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Le décret tertiaire et ses effets sur la valeur des biens immobi­liers

decret tertiaire - immeuble en france - Wüest Partner

Les mesures crois­santes pour réduire l’impact environ­ne­mental des bâtiments s’appliquent tout parti­cu­liè­rement au secteur tertiaire. Le décret tertiaire, qui impose une réduction progressive de la consom­mation énergé­tique des profes­sionnels, implique désormais une connais­sance pointue des porte­feuilles immobi­liers et, dans certains cas, une rénovation énergé­tique de grande ampleur. Découvrez comment déclarer vos consom­ma­tions, mettre en conformité vos biens concernés et faire du décret tertiaire un atout plutôt qu’une contrainte.

Qu’est-ce que le décret tertiaire et qui sont les proprié­taires immobi­liers concernés ?

Découlant direc­tement de la loi ELAN (évolution du logement de l’aménagement et du numérique), le décret tertiaire – ou décret de rénovation tertiaire – est une obligation régle­men­taire entrée en vigueur au 23 juillet 2019.

Ses objectifs sont la réduction des consom­ma­tions énergé­tiques des bâtiments tertiaires d’une surface supérieure ou égale à 1 000 m². Pour cela, deux méthodes distinctes sont appli­quées selon l’activité des profes­sionnels concernés.

La méthode relative, d’une part, implique une diminution de la consom­mation énergé­tique du bâtiment (en kWh/m²) de :

– 40 % en 2030
– 50 % en 2040
– 60 % en 2050

Son alter­native, dite méthode absolue, consiste quant à elle à maintenir le bâtiment sous un seuil de consom­mation énergé­tique fixe propre à l’activité. La consom­mation finale, exprimée en valeur absolue (Cabs), sera redéfinie tous les 10 ans. Cette méthode s’applique à un nombre croissant d’activités, définies par l’arrêté du 24 avril 2022. Y figurent notamment l’hôtellerie et la restau­ration, les bâtiments de santé, logis­tiques ou d’accueil de la petite enfance.

À ces objectifs, l’arrêté joint des préci­sions métho­do­lo­giques. Celles-ci permettent de contrôler plus effica­cement la consom­mation selon les varia­tions clima­tiques et le volume de l’activité. Certains profes­sionnels pourront recourir à une modulation des objectifs de consom­mation selon leurs contraintes techniques, archi­tec­tu­rales ou patri­mo­niales du bâtiment. Celle-ci fera alors l’objet d’un dossier technique.

Les mesures imposées

Les actions à déployer en vertu du décret tertiaire suivent en réalité une triple finalité :

  • améliorer la perfor­mance par la rénovation énergé­tique des bâtiments concernés ;
  • mettre en place de nouveaux équipe­ments plus perfor­mants et en contrôler activement la consom­mation ;
  • faire évoluer le regard des utili­sa­teurs et gérants sur la perfor­mance énergé­tique de ces bâtiments ou équipe­ments ;
  • avoir une vision complète du parc immobilier pour bien estimer les consom­ma­tions car des dépenses énergé­tiques maîtrisées concernent les infra­struc­tures, mais aussi leur usage.

Une fois le bilan réalisé, les profes­sionnels concernés sont tenus de déclarer leur consom­mation énergé­tique pour l’année de référence sélec­tionnée sur la plate­forme dédiée, nommée OPERAT. Chaque année, les profes­sionnels auront jusqu’au 31 décembre pour commu­niquer leurs consom­ma­tions. Pourront ainsi être trans­mises à l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) des infor­ma­tions telles que :

  • la description de l’activité exercée ;
  • la surface des bâtiments concernés ;
  • des données annuelles de consom­mation énergé­tique pour chaque source.
Comment mettre vos actifs en conformité avec le décret et suivre vos plans d’action ?

Comment mettre vos actifs en conformité avec le décret et suivre vos plans d’action ?

Avant tout, les proprié­taires devront contrôler avec soin la surface de leurs biens immobi­liers et la teneur du bail pour s’assurer de la méthode à employer. Plusieurs solutions existent pour une mise en conformité efficace et adaptée à chaque parc immobilier.

Le légis­lateur permet en effet de choisir parmi trois réponses au décret tertiaire :

  • une réponse à l’échelle du bâtiment ou du parc ;
  • le choix entre une ou plusieurs années de référence appli­cables ;
  • le choix des indica­teurs de perfor­mance.

Sur la base des objectifs choisis, il faudra définir un plan d’action précis et décider d’optimiser votre parc – via des travaux, une rénovation énergé­tique ou une optimi­sation des équipe­ments – et/ou de sensi­bi­liser davantage les utili­sa­teurs des locaux. La mise en place d’une stratégie est essen­tielle pour prendre en compte tous les paramètres clés et adapter vos actions à chacun de vos biens immobi­liers.

Enfin, pour déclarer de manière complète et juste vos consom­ma­tions, on aura recours de préfé­rence à des solutions de collecte et/ou à l’accompagnement d’un expert de la gestion de parc immobilier. Un bon pilotage de la consom­mation énergé­tique des bâtiments passe en effet par l’analyse d’une donnée fiable et la capacité de projection dans les années futures.

Indica­teurs pour mieux estimer la consom­mation énergé­tique de vos bâtiments

Plusieurs critères énergé­tiques majeurs permettent de connaître avec précision la consom­mation d’un bâtiment et d’engager une éventuelle rénovation énergé­tique. 

On citera notamment : 

  • L’indice de perfor­mance énergé­tique (IPE) : il s’agit d’une mesure de la consom­mation d’énergie d’un bâtiment par mètre carré de surface utile et par an.
  • La consom­mation d’énergie spéci­fique (CES) : celle-ci indique la consom­mation d’énergie par unité d’activité spéci­fique du bâtiment (par chambre d’hôtel occupée, par mètre carré de surface de vente, par employé, etc.).
  • Le ratio d’occupation : ce ratio mesure le rapport entre la capacité d’utilisation d’un bâtiment et sa consom­mation d’énergie. Pour l’obtenir, on divisera la surface utile occupée par la surface utile totale du bâtiment. Un ratio d’occupation plus élevé indique une meilleure utili­sation de l’énergie.
  • L’analyse des systèmes : l’analyse détaillée des systèmes énergé­tiques d’un bâtiment tertiaire, tels que le système de chauffage, de venti­lation, de clima­ti­sation, d’éclairage, etc., est essen­tielle pour identifier les ineffi­ca­cités et les possi­bi­lités d’amélioration.

Si l’on souhaite situer la perfor­mance énergé­tique de son bâtiment dans une activité donnée, on pourra enfin procéder à un bench­marking sectoriel : des organi­sa­tions et bases de données spécia­lisées fournissent, dans certains cas, des données de référence exploi­tables à cette fin.

Enfin, certains programmes de certi­fi­cation et de label­li­sation (BREEAM, LEED, HQE Exploi­tation) sont spéci­fi­quement conçus pour évaluer la perfor­mance environ­ne­mentale et énergé­tique des bâtiments tertiaires. Ils permettent de clarifier la consom­mation d’un bâtiment, mais aussi de montrer son engagement pour une gestion plus efficace de l’énergie.

Comment faire du décret tertiaire un atout pour valoriser votre immobilier ?

Le décret tertiaire repré­sente certes une obligation, mais la rénovation énergé­tique peut également être consi­dérée sous un angle très positif.

Réaliser un bilan complet des surfaces et équipe­ments exploités permet tout d’abord de réaliser une revue appro­fondie de votre parc afin d’en maîtriser la consom­mation énergé­tique et d’anticiper les consom­ma­tions futures via des calculs de trajec­toire CO2. Mais cette bonne connais­sance permet aussi de mieux vous organiser. Le gain de temps et d’efficacité bénéficie direc­tement à la gestion de votre patri­moine et à sa valori­sation. Enfin, un bon pilotage des consom­ma­tions, c’est une détection rapide des anomalies et une correction bénéfique à vos finances.

Les plans d’action sont autant de forma­li­sa­tions qui permet­tront d’agir vite et bien au service de votre porte­feuille immobilier. Par ailleurs, des outils digitaux perfor­mants permet­tront d’automatiser davantage et de maximiser la renta­bilité de vos efforts. Le résultat est un bien – ou un porte­feuille de biens – maîtrisé et valorisé à tout instant. Pour que le respect scrupuleux du décret tertiaire devienne un véritable atout pour votre activité, bénéficiez des conseils et de l’expertise de Wüest Partner.


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Tiphaine Lecarbonnier - Consutant senior immobilier - Wüest Partner

Tiphaine Lecar­bonnier
Senior Consultant

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+41 44 289 90 16

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