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Satis­faction en matière de logement dans le contexte de la conso­li­dation urbaine

Dernière mise à jour: 12 septembre 2024

La première étape de la loi sur l’amé­na­gement du terri­toire en Suisse a mis un terme à l’éta­lement urbain et les cantons suisses ont été encou­ragés à promouvoir la conso­li­dation urbaine. La mise en œuvre a été achevée dans tous les cantons et la balle est maintenant dans le camp des communes. Toutefois, il existe de grandes diffé­rences dans la mise en œuvre. Alors que certaines agglo­mé­ra­tions ont déjà connu une augmen­tation sensible de la densité, les initia­tives corres­pon­dantes dans les villes sont encore loin d’être mises en œuvre et il est néces­saire de rattraper le retard.

Le désir de conso­li­dation urbaine pose la question de l’accep­tation. Qu’en est-il de la satis­faction en matière de logement dans les zones densément peuplées par rapport aux zones moins denses ? Quels sont les aspects de la vie qui sont perçus de manière plus positive ou plus négative dans ces zones densément peuplées ? Nous abordons ces questions dans cette troisième et dernière partie de la trilogie de blogs sur l’enquête Immo-Baromètre auprès des ménages (voir infobox), dans laquelle nous avons déterminé la perception qu’ont les personnes inter­rogées de la densité de leur environ­nement de vie pour la première fois en 2023.

Une satis­faction résiden­tielle plus faible dans les zones densément construites

Pour ce faire, nous avons comparé les réponses des parti­ci­pants à l’enquête concernant la densité perçue dans leur environ­nement résidentiel avec les réponses concernant la satis­faction à l’égard du logement. Les résultats montrent que tant les locataires que les proprié­taires qui perçoivent leur environ­nement comme plus dense ont tendance à être moins satis­faits. La part des locataires qui se plaisent actuel­lement beaucoup dans leurs quatre murs est, avec environ 38%, un peu plus faible dans les environ­ne­ments résiden­tiels avec des bâtiments de trois étages ou plus (densité moyenne à très élevée) que dans les zones moins densément peuplées, ce qui s’explique par diffé­rents facteurs liés au logement. Chez les proprié­taires, le niveau de satis­faction est globa­lement plus élevé que chez les locataires, mais on constate également dans ce segment des valeurs de satis­faction plus faibles en cas de densité plus élevée.

Comment vous plaisez-vous actuel­lement dans votre appartement/votre maison ?

De nettes diffé­rences dans les facteurs spéci­fiques aux biens immobi­liers

Nous n’avons procédé à des analyses diffé­ren­ciées de la satis­faction et des facteurs liés au logement en fonction de la densité que pour les locataires, car le nombre de proprié­taires dans les environ­ne­ments résiden­tiels denses et très denses est trop faible pour en tirer des conclu­sions fiables. Pour de nombreux facteurs internes, la proportion de locataires satis­faits est signi­fi­ca­ti­vement plus faible dans les zones résiden­tielles de densité moyenne ou élevée. La plus grande diffé­rence entre la satis­faction dans les logements à haute densité et à faible densité concerne le facteur «apparence des espaces extérieurs/verts». Ici, la proportion de répon­dants qui sont actuel­lement assez ou très satis­faits est inférieure d’environ 12 points de pourcentage dans les zones à densité moyenne et jusqu’à 22 points de pourcentage dans les zones à forte densité par rapport aux zones résiden­tielles à faible densité. Cela peut également expliquer la volonté supplé­men­taire de payer pour les espaces publics dans les grandes villes densément peuplées (voir «La valeur de l’espace public»).

Les vues étendues sont souvent très limitées dans les zones densément bâties. Comme on pouvait s’y attendre, l’une des princi­pales diffé­rences entre les répon­dants concerne donc le facteur «vues». Mais il convient de noter qu’il n’y a prati­quement pas de diffé­rences en ce qui concerne le facteur «lumière et soleil». En dépit d’une vue limitée, de nombreux ménages inter­rogés bénéfi­cient manifes­tement d’un ensoleillement suffisant.

Quelle est l’impor­tance des points suivants pour vous ou votre ménage lors de la sélection d’un bien immobilier ?

Satis­faction équilibrée quant au rapport qualité-prix

Le loyer est un facteur qui varie fortement en termes de satis­faction. Cela peut surprendre au premier abord. Cependant, la densité perçue est naturel­lement plus élevée dans les zones urbaines, où l’on peut s’attendre à des loyers plus élevés pour un logement compa­rable. Cependant, paral­lè­lement aux coûts plus élevés, l’offre d’infra­struc­tures est également plus impor­tante. Cela explique les faibles diffé­rences de rapport qualité-prix entre les locataires des zones à forte densité et ceux des zones à faible densité, même si la satis­faction à l’égard du rapport qualité-prix dans les zones résiden­tielles à faible densité est légèrement plus élevée.

Des zones de loisirs facilement acces­sibles, même dans les zones résiden­tielles denses

L’enquête auprès des ménages montre qu’il n’y a qu’une très faible diffé­rence de satis­faction quant à la proximité des zones de loisirs locales entre les personnes inter­rogées vivant dans une zone à forte densité et celles vivant dans une zone à faible densité. Cela s’explique proba­blement par la brièveté des temps de trajet que permettent de bonnes liaisons avec les trans­ports publics. Ce dernier est également l’un des rares facteurs résiden­tiels pour lesquels la satis­faction des habitants des zones plus denses est plus élevée que celle des habitants des zones moins denses. Des infra­struc­tures bien développées sont sans aucun doute l’une des princi­pales raisons pour lesquelles les villes sont si populaires, notamment parce que la proximité des trans­ports publics a un poids supérieur à la moyenne lors de la recherche d’un logement (voir «Niveau de satis­faction des Suisses en matière de logement : analyse appro­fondie des tendances et des facteurs d’influence»).

Il est également frappant de constater le haut niveau de satis­faction des personnes inter­rogées dans les environ­ne­ments à faible densité en ce qui concerne les commerces à proximité immédiate et la proximité des écoles, des jardins d’enfants et des crèches. Il n’y a que de légères diffé­rences entre les diffé­rentes catégories de densité, ce qui indique que la Suisse dispose d’une offre de commerces et de services bien développée, même dans les zones périphé­riques.

Quelle impor­tance ont/auraient les points suivants pour vous ou votre ménage lors du choix d’un bien immobilier ?

Conclusion

L’enquête montre que plus la densité perçue de l’envi­ron­nement résidentiel est élevée, moins les personnes inter­rogées sont satis­faites de leur logement. C’est souvent une combi­naison de facteurs influencés par la densité de la zone qui conduit à ces résultats. Pour améliorer l’accep­tation de la conso­li­dation urbaine, il est néces­saire de travailler sur la qualité des facteurs de locali­sation qui sont actuel­lement moins bien perçus. Et lors de la mise en œuvre des projets de densi­fi­cation, il faut veiller à optimiser la qualité des biens immobi­liers dans la mesure du possible.

Bien que l’enquête ait révélé une satis­faction légèrement inférieure de la part des habitants des zones densément bâties, on peut supposer que les zones urbaines conti­nueront à jouir d’une grande popularité à l’avenir. Tout d’abord parce que de nombreuses néces­sités pour le travail, la vie quoti­dienne et les loisirs se trouvent à proximité du domicile. D’autre part, grâce à une bonne desserte par les trans­ports publics, il est plus facile de se rendre à l’exté­rieur de la ville, par exemple pour un séjour dans la nature.


Après les articles sur la satis­faction générale à l’égard du logement («Niveau de satis­faction des Suisses en matière de logement : analyse appro­fondie des tendances et des facteurs d’influence») et sur la durabilité dans le choix d’un bien immobilier («Mode de vie durable : Tendances et diffé­rences»), voici la troisième et dernière partie de la trilogie de blogs sur l’enquête Immo-Baromètre auprès des ménages.


L› «Immo-Barometer» de Wüest Partner
L› »Immo-Barometer» est une enquête nationale sur la satis­faction et les besoins en matière de logement, que Wüest Partner a réalisée en 2023 avec le soutien de la Société suisse des proprié­taires fonciers (HEV) et de l’Asso­ciation suisse de l’éco­nomie immobi­lière (SVIT Suisse). Environ 1000 ménages repré­sen­tatifs de Suisse romande et aléma­nique sont inter­rogés en détail sur leur situation actuelle en matière de logement et sur leurs éventuelles projets de changement. L› »Immo-Barometer» est une étude de longue durée, réalisée pour la première fois en 1988 et qui est menée au moins tous les deux ans depuis lors.

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