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Niveau de satis­faction des Suisses en matière de logement : analyse appro­fondie des tendances et des facteurs d’influence

Dernière mise à jour: 12 September 2024

Qu’en est-il de la satis­faction des Suisses en matière de logement ? Quels facteurs de logement sont consi­dérés comme parti­cu­liè­rement impor­tants et comment ont-ils évolué au cours des dernières années ? Cette année encore, Wüest Partner a réalisé, avec le soutien de l’Association suisse des proprié­taires fonciers (APF) et de l’Association suisse de l’économie immobi­lière (SVIT), l’enquête «Immo-Barometer» (voir encadré) sur les besoins en matière de logement en Suisse. Les résultats de l’enquête ont permis de tirer de nouvelles conclu­sions intéres­santes.

Haut niveau de satis­faction à l’égard du logement en Suisse

Les Suisses sont très satis­faits de leur logement. Plus de 90 % des locataires sont actuel­lement satis­faits (48 %), voire très satis­faits (44 %) de leur logement. La satis­faction est encore plus grande chez les proprié­taires, qui sont 76 % à aimer beaucoup leur logement et 23 % à l’aimer beaucoup. Les niveaux de satis­faction restent donc très élevés, même si l’on observe une tendance modérée à la baisse au cours des dernières années : la proportion de personnes inter­rogées qui aiment beaucoup leur logement actuel a légèrement diminué par rapport à son niveau élevé, tant chez les locataires que chez les proprié­taires.

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Légère tendance à la baisse en partant d’un niveau élevé

Cette tendance s’est amorcée un peu plus tôt chez les locataires et il est frappant de constater que ce ne sont pas des facteurs isolés dont les locataires se déclarent moins satis­faits. C’est plutôt la somme de valeurs légèrement plus basses – bien qu’à un niveau encore très élevé – pour diffé­rents facteurs liés au logement qui conduit à ce résultat. Chez les proprié­taires, le passage de «très bon» à «assez bon» ne s’est produit qu’à partir de 2022. Il est probable que cela soit dû, entre autres, à l’aug­men­tation des coûts hypothé­caires et des coûts de l’énergie.

Avec la baisse modérée du taux de satis­faction, la proba­bilité de déménager a également augmenté. Depuis 2018, la part des personnes inter­rogées qui ne veulent absolument pas déménager a baissé d’environ 3 points de pourcentage chez les locataires, à un peu plus de 32%, et d’environ 4 points de pourcentage chez les proprié­taires, pour atteindre toujours une nette majorité de 68%.

La variation des taux de satis­faction dépend de l’âge, surtout chez les proprié­taires

Si l’on distingue les diffé­rentes classes d’âge, toutes les catégories montrent une très grande satis­faction vis-à-vis du logement. La plus petite proportion de personnes inter­rogées qui se plaisent assez, voire beaucoup, dans leur logement actuel se trouve parmi les locataires âgés de 35 à 49 ans. Mais même dans cette tranche d’âge, elle reste nettement supérieure à 90% en moyenne des années 2022 et 2023, ce qui est déjà très élevé. Les proprié­taires se plaisent encore plus dans leurs propres murs. Ici, on constate toutefois un léger recul dans le segment d’âge moyen entre les années 2016 et 2021 et en moyenne au cours des deux dernières années.

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Les condi­tions de finan­cement pourraient être déter­mi­nantes

Cette tendance pourrait s’expliquer par le fait que l’aug­men­tation des coûts de finan­cement est beaucoup plus impor­tante dans cette tranche d’âge, où les personnes ayant effectué des rembour­se­ments sont encore moins nombreuses. En revanche, les personnes de plus de 50 ans ont proba­blement déjà remboursé une partie consi­dé­rable du crédit, ce qui signifie que la hausse des taux d’intérêt devrait continuer à se faire sentir, mais qu’elle a nettement moins d’influence sur le budget du ménage. En ce qui concerne les proprié­taires de moins de 35 ans, il convient de noter que le nombre de cas est relati­vement faible. Cela s’explique par le fait que de nombreux Suisses ne peuvent pas encore se permettre d’être proprié­taires à cet âge. Les raisons du faible taux de proprié­taires chez les jeunes Suisses et les solutions possibles ont été décrites en détail dans le numéro d’automne de l› »Immo-Monitoring» (2024 | 1).

De manière générale, la satis­faction en matière de logement est donc très élevée en Suisse. Elle a toutefois légèrement diminué, ce qui explique que la proba­bilité de déménager ait augmenté. Quels sont donc les critères auxquels les Suisses sont parti­cu­liè­rement attentifs lorsqu’ils cherchent un logement ?

Plus grande sensi­bilité aux coûts en raison de l’aug­men­tation du coût du logement

Comme les années précé­dentes, les facteurs les plus impor­tants dans le choix d’un logement sont les coûts (loyer ou taux hypothé­caire) et le rapport qualité/prix. Pour presque tous les locataires inter­rogés, le loyer est déter­minant ou «encore important». Le rapport qualité/prix est tout aussi important. Chez les proprié­taires, ces valeurs ne sont que légèrement inférieures. Tous types d’uti­li­sa­teurs confondus, l’impor­tance des facteurs finan­ciers a encore augmenté par rapport aux années précé­dentes. La raison principale en est sans doute à nouveau le contexte actuel, marqué par des augmen­ta­tions d’hypo­thèques et de loyers. En effet, l’enquête a également montré qu’une grande partie des locataires et deux tiers des proprié­taires s’attendent à une charge légèrement plus élevée, voire fortement plus élevée, des frais de logement.

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Des exigences de qualité plus élevées pour les espaces intérieurs

L’impor­tance du confort et, en parti­culier, de l’iso­lation phonique dans les habita­tions a également augmenté de façon notable. Cela n’est pas surprenant étant donné l’aug­men­tation signi­fi­cative du travail à domicile depuis la pandémie. Et comme les gens passent plus de temps chez eux, surtout pendant la journée, un environ­nement bruyant causé par les voisins, les travaux de construction ou la circu­lation aux heures de pointe est devenu plus déran­geant. L’impor­tance de ce facteur a sensi­blement augmenté depuis 2021, en parti­culier chez les locataires, qui sont souvent plus exposés aux émissions sonores que les proprié­taires. Mais les exigences en matière d’iso­lation phonique ne sont pas les seules à avoir augmenté : le «confort», l› »espace dispo­nible» et l› »agencement des pièces» ont également gagné en impor­tance et figurent tous parmi les facteurs les plus décisifs dans le choix d’un appar­tement ou d’une maison indivi­duelle appro­priés.

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Des exigences crois­santes en matière de mobilité

Dans l’enquête de cette année, environ 88 % des personnes inter­rogées ont déclaré que la proximité des trans­ports publics était impor­tante, voire décisive, dans le choix d’un bien immobilier. Pendant la pandémie, les facteurs de mobilité, tels que la proximité des trans­ports publics ou la distance entre le domicile et le lieu de travail, ont perdu de leur impor­tance. Bien que le travail à domicile soit devenu beaucoup plus courant, dans de nombreux endroits, il s’agit davantage d’un complément au bureau tradi­tionnel que d’une alter­native perma­nente. Le fait que de plus en plus de personnes travaillent à nouveau au bureau rend plausible l’aug­men­tation de l’impor­tance de ces critères de mobilité. Par exemple, le facteur «trans­ports publics à proximité» a également retrouvé son niveau d’avant la pandémie.

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Conclusion

Bien que de nombreux Suisses soient actuel­lement très heureux dans leur logement, la satis­faction à l’égard du logement a légèrement baissé à un niveau élevé et la volonté de déménager a augmenté. Dans le contexte actuel de hausse des taux d’intérêt, il n’est pas surprenant que le coût du logement joue un rôle majeur dans le choix d’un logement approprié. En outre, une compa­raison dans le temps montre que les attentes en matière de qualité du logement et les exigences en matière de mobilité ont augmenté de manière signi­fi­cative. Dans les prochaines parties de cette trilogie de blogs, nous appro­fon­dirons les thèmes de la durabilité (partie 2, «Mode de vie durable : Tendances et diffé­rences») et de la satis­faction résiden­tielle en relation avec la densité de construction (partie 3, «Satis­faction en matière de logement dans le contexte de la conso­li­dation urbaine»).

L› »Immo-Barometer» de Wüest Partner
L› »Immo-Barometer» est une enquête nationale sur la satis­faction et les besoins en matière de logement, que Wüest Partner a réalisée en 2023 avec le soutien de la Société suisse des proprié­taires fonciers (HEV) et de l’Asso­ciation suisse de l’éco­nomie immobi­lière (SVIT Suisse). Environ 1000 ménages repré­sen­tatifs de Suisse romande et aléma­nique sont inter­rogés en détail sur leur situation actuelle en matière de logement et sur leurs éventuelles projets de changement. L› »Immo-Barometer» est une étude de longue durée, réalisée pour la première fois en 1988 et qui est menée au moins tous les deux ans depuis lors.

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