Mode de vie durable : Tendances et diffé­rences

Compte tenu de l’impor­tance crois­sante des modes de vie respec­tueux de l’envi­ron­nement, la conscience écolo­gique devient également de plus en plus déter­mi­nante dans le choix d’un logement. Mais quelle est l’impor­tance de la durabilité dans le choix d’un nouveau logement ? Quelles sont les diffé­rences entre les locataires et les proprié­taires à cet égard ? Et quels sont les facteurs qui déter­minent si les personnes qui possèdent leur propre logement entre­prennent ou non une rénovation ? Les résultats de notre enquête auprès des ménages «Immo-Barometer» (voir encadré) répondent à ces questions.

La durabilité joue un rôle clé dans le choix d’un logement

Pour environ un quart des personnes inter­rogées, la durabilité est un facteur clé dans le choix d’un logement. Et pour un peu plus de la moitié des personnes inter­rogées, elle serait impor­tante si elles devaient quitter leur logement actuel. L’impor­tance de la durabilité est parti­cu­liè­rement élevée pour les proprié­taires. Bien qu’elle ne soit pas aussi influente que d’autres carac­té­ris­tiques, telles que le rapport qualité-prix, elle se situe en moyenne dans la partie supérieure de l’échelle pour tous les parti­ci­pants à l’enquête.

Il convient de noter que l’impor­tance de la durabilité a consi­dé­ra­blement augmenté ces dernières années par rapport à d’autres facteurs. D’une part, cela est proba­blement dû au fait que la société est de plus en plus sensi­bi­lisée à cette question. D’autre part, les prix élevés de l’énergie au cours de l’année écoulée ont proba­blement aussi influencé l’impor­tance de la consom­mation d’énergie lors du choix d’un logement. Cependant, bien que la tendance chez les locataires et les proprié­taires évolue dans une direction similaire, il existe également des diffé­rences consi­dé­rables.

Quelle impor­tance accordez-vous / accorderiez-vous à la durabilité lors du choix d’un objet ?

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Focus clair sur les questions énergé­tiques

Quatre proprié­taires inter­rogés sur cinq déclarent que l’effi­cacité énergé­tique du bâtiment est impor­tante, voire déter­mi­nante, dans le choix d’un bien immobilier. La part des proprié­taires inter­rogés qui consi­dèrent l’effi­cacité énergé­tique comme une carac­té­ris­tique déter­mi­nante du bâtiment est restée constante depuis l’année dernière. En revanche, la part des personnes inter­rogées qui ont répondu «assez important» a augmenté de 10 points de pourcentage par rapport à l’année dernière.

Cela est proba­blement dû à l’aug­men­tation des coûts de l’énergie, étant donné qu’il n’y a pas eu de changement signi­fi­catif similaire chez les locataires. Bien que les questions liées à l’énergie soient également une priorité pour ces derniers, c’est généra­lement dans une moindre mesure que pour les proprié­taires. Cependant, les locataires attachent plus d’impor­tance à des questions qui reçoivent moins d’appro­bation dans l’ensemble – telles que les façades et les toits verts, et la certi­fi­cation des bâtiments. L’habitat sans voiture gagne légèrement en impor­tance, mais reste plutôt acces­soire (environ 37 %), voire totalement hors de propos (41 %), pour la plupart des Suisses lorsqu’ils recherchent un bien immobilier.

Parmi les questions de durabilité suivantes, lesquelles sont/seraient impor­tantes pour vous lors du choix d’un logement ?

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Locataires : La durabilité et l’effi­cacité énergé­tique sont-elles sous-estimées ?

Bien que l’impor­tance de la durabilité ait également augmenté ces dernières années parmi les locataires à la recherche d’un logement, ce facteur reste nettement moins important que pour les proprié­taires. L’une des princi­pales raisons en est proba­blement que les locataires ont tout simplement moins de possi­bi­lités d’apporter des modifi­ca­tions au logement et se sentent donc plus à la merci du marché.

Il est également possible que les locataires ne pensent pas qu’ils bénéfi­cie­raient d’une rénovation énergé­tique. Par exemple, alors que les inves­tis­seurs peuvent récolter les effets finan­ciers positifs du rempla­cement d’un système de chauffage, les locataires verraient leur loyer augmenter en raison de la réper­cussion des coûts d’inves­tis­sement. Cependant, cette hypothèse serait à courte vue, car le rempla­cement du système de chauffage réduirait en fait consi­dé­ra­blement les frais annexes des locataires. Au final, une rénovation ciblée devrait également avoir un effet positif pour les locataires, comme l’a montré par exemple l’étude Wüest-Partner «Energe­tische Sanie­rungen : 3 Gewinner» (Rénova­tions énergé­tiques : 3 gagnants).

Quels sont les facteurs qui motivent une rénovation énergé­tique ?

Comme les rénova­tions énergé­tiques dans le parc immobilier existant ont un poids important pour atteindre les objectifs «zéro net», nous avons demandé ce qui motive effec­ti­vement les rénova­tions. Selon les résultats de notre enquête «Immo-Barometer», la réduction des coûts énergé­tiques et les fonds propres dispo­nibles ont été déter­mi­nants pour les proprié­taires dans environ un tiers des cas et impor­tants pour la rénovation prévue dans un autre tiers des cas. La compo­sante finan­cière l’emporte donc sur l’amé­lio­ration de la durabilité écolo­gique. Les subven­tions, les déduc­tions fiscales et les condi­tions de finan­cement avanta­geuses sont également impor­tantes dans plus de la moitié des cas, aussi bien pour les proprié­taires par étage que pour les proprié­taires de maisons indivi­duelles.

Quelle est/quelle était l’impor­tance des facteurs suivants pour les projets de mainte­nance prévus ?

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Pourquoi n’y a‑t-il pas plus de rénova­tions ?

Les personnes qui ne prévoient pas de rénovation ou seulement de petites rénova­tions ont été inter­rogées sur les raisons de ce choix. Sans surprise, la majorité des personnes inter­rogées ont déclaré qu’il n’était pas néces­saire de rénover leur bien pour le moment. Ces résultats doivent toutefois être consi­dérés avec prudence. En effet, la question a été posée de manière à ce qu’elle porte davantage sur la perception subjective de la nécessité d’agir et sur le cycle de rénovation que sur les effets écolo­giques et écono­miques de la rénovation. Alors qu’un assai­nis­sement ne semble peut-être pas néces­saire dans tous les cas, il peut néanmoins apporter des avantages finan­ciers en plus des avantages écolo­giques dans l’entre­prise. Par exemple, l’analyse réalisée par Wüest Partner en 2023 («Immo-Monitoring 2023 | 2″) a montré que les maisons indivi­duelles équipées de systèmes de chauffage renou­ve­lables et d’ins­tal­la­tions solaires obtiennent des prix de vente plus élevés. Le prix d’une maison équipée d’une pompe à chaleur et d’une instal­lation solaire en Suisse peut être en moyenne de 4,6 % (55 000 francs pour un prix moyen de 1,2 million de francs) plus élevé que celui d’objets compa­rables équipés de chauf­fages fossiles et sans instal­la­tions photo­vol­taïques. Pour un chauffage au bois moderne combiné à une instal­lation photo­vol­taïque, le prix augmente même de 5,4 pour cent. Pour les appar­te­ments en copro­priété, l’aug­men­tation de prix due aux énergies renou­ve­lables est un peu moins impor­tante. Les avantages et les incon­vé­nients d’une rénovation énergé­tique doivent toutefois être examinés au cas par cas. Dans ce contexte, «Wüest Refurb» offre une aide (voir encadré).

Pourquoi n’y a‑t-il pas davantage de renova­tions ?

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Conclusion

La durabilité continue donc de gagner en impor­tance et s’est imposée comme un facteur incon­tour­nable dans la recherche d’un logement. L’impor­tance de cette théma­tique est nettement plus grande chez les proprié­taires que chez les locataires. D’une part, parce que la marge de manœuvre des premiers est plus grande et, d’autre part, parce que les coûts qui y sont liés sont plus direc­tement percep­tibles chez eux.

Les défis à relever pour atteindre l’objectif net zéro demeurent, mais l’enquête est rassu­rante dans la mesure où la tendance à accorder une impor­tance crois­sante aux thèmes de la durabilité et de la consom­mation d’énergie sur le marché immobilier se poursuit. L’enquête montre également que la compo­sante des coûts joue un rôle important dans les rénova­tions énergé­tiques, en parti­culier dans le contexte actuel de hausse des coûts de finan­cement.

Cet article constitue la deuxième partie de la triologie du blog consacrée à l’enquête «Immo-Barometer». La première partie, intitulée «Niveau de satis­faction des Suisses en matière de logement : analyse appro­fondie des tendances et des facteurs d’influence», a mis en évidence la satis­faction générale en matière de logement et les facteurs impor­tants dans le choix d’un objet. Dans la troisième et dernière partie («Satis­faction en matière de logement dans le contexte de la conso­li­dation urbaine»), le thème de la satis­faction en matière de logement sera traité de manière appro­fondie en relation avec la densité de construction.