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Tendances et aspira­tions en matière de logement pour les personnes âgées

Dernière mise à jour: 30 octobre 2024

Avec l’âge, les exigences en matière de logement changent et de nombreuses personnes sont confrontées à la question de savoir si elles doivent rester dans leur domicile ou choisir une forme de logement adaptée à leur situation. La dernière enquête Immo-Barometer 2024 de Wüest Partner examine pour la première fois cette théma­tique en détail, et notamment la volonté de quitter son domicile en vieillissant. Quelles sont les raisons d’un éventuel déména­gement et quelles sont les formes de logement qui sont privi­lé­giées ? Ces questions et d’autres ont été posées de manière ciblée aux plus de 50 ans, une tranche d’âge qui, sans surprise, s’intéresse déjà à la théma­tique du «logement senior». La présente enquête offre un éclairage précieux sur le point de vue et les préfé­rences de ce groupe cible qui ne cesse de croître.

Tendance marquée à vouloir adapter son logement et motifs de déména­gement chez les personnes plus âgées

L’enquête montre que de nombreuses personnes de plus de 50 ans sont prêtes à adapter leurs condi­tions de logement en vieillissant. Près de trois quarts des locataires et plus de deux tiers des proprié­taires se voient déménager quand ils seront plus âgés. Il y a donc une grande volonté d’ajustement aux change­ments liés à l’âge. Le fait d’être proprié­taire joue toutefois un rôle essentiel: comme on pouvait s’y attendre, les locataires sont plus disposés à changer leurs condi­tions de logement. Mais les proprié­taires de maisons indivi­duelles font également preuve d’une grande ouverture d’esprit : plus de 29% indiquent qu’ils déména­geront certai­nement ou très proba­blement lorsqu’ils seront plus âgés, tandis que 43% pensent qu’un déména­gement est envisa­geable. Chez les proprié­taires d’un appar­tement en PPE, la tendance à vouloir déménager est toutefois nettement plus faible. Seuls 17% d’entre eux envisagent de déménager de façon très probable ou certaine en vieillissant. Cela indique d’une part une plus grande satis­faction ou un attachement plus fort à leur logement. D’autre part, la PPE se carac­térise par une plus grande acces­si­bilité et une super­ficie moins impor­tante, ce qui réduit le besoin de se reloger dans un espace plus petit. En outre, le fait de devoir dépenser moins pour entre­tenir les espaces extérieurs pourrait également jouer un rôle. Par rapport aux locataires, les proprié­taires d’appar­te­ments en PPE bénéfi­cient de coûts de logement plus faibles en raison des rembour­se­ments déjà effectués.

Question: envisagez-vous de changer de logement en vieillissant, c’est-à-dire de quitter votre appar­tement ou votre maison actuelle ?

Figure 1

Ces suppo­si­tions se reflètent également dans les réponses des personnes inter­rogées: les frais de logement trop élevés et les maisons et appar­te­ments trop grands sont souvent cités comme motifs de déména­gement. Les raisons d’un éventuel déména­gement en vieillissant varient selon le logement: les locataires de plus de 50 ans citent surtout les aspects finan­ciers. La réduction des coûts du logement est pour beaucoup un facteur décisif lorsqu’un déména­gement à un âge avancé est envisagé. Pour les proprié­taires de plus de 50 ans, en parti­culier de maisons indivi­duelles, c’est en revanche les frais d’entretien qui sont déter­mi­nants. Avec l’âge, beaucoup semblent avoir du mal à assumer seuls l’entretien de leur maison et de leur jardin. Un déména­gement dans un logement plus petit, plus facile d’entretien et surtout acces­sible et adapté, est donc considéré par beaucoup comme judicieux.

Question: quelles sont les raisons qui vous poussent à envisager de déménager lorsque vous serez plus âgé ?

Figure 2 – Les personnes inter­rogées pouvaient donner plusieurs raisons, le graphique indique combien de fois une option a été choisie par groupe.

Les préfé­rences de logement des personnes âgées

L’enquête révèle que la majorité des personnes de plus de 50 ans privi­lé­gient un logement de type classique. Ce type de logement permet de rester autonome et d’être proche d’infra­struc­tures essen­tielles telles que les commerces, les soins médicaux et les trans­ports en commun, des aspects qui deviennent de plus en plus impor­tants avec l’âge.

Le logement inter­gé­né­ra­tionnel est également plutôt bien accueilli. De nombreuses personnes inter­rogées y voient une alter­native attrayante qui favorise la cohabi­tation de diffé­rents groupes d’âge. Toutefois, elles ne précisent pas s’il s’agit d’une cohabi­tation avec des coloca­taires qui leur sont étrangers ou avec leurs propres enfants. Dans tous les cas, on constate une ouverture remar­quable à de nouveaux concepts de logement qui permettent l’inte­raction sociale et le soutien mutuel.

En revanche, les maisons de retraite et de soins rencontrent nettement moins de succès. Ce type de logement n’est souvent envisagé que lorsque des problèmes de santé rendent impos­sible une vie autonome. Ce faible intérêt indique que le souhait de rester autonome et indépendant en vieillissant est central pour beaucoup, raison pour laquelle les maisons de retraite sont souvent consi­dérées comme la dernière option.

Dans l’ensemble, l’enquête montre que les personnes âgées attachent une grande impor­tance à leur indépen­dance et préfèrent des formes d’habitat qui leur permettent de la conserver. Le logement de type classique reste le premier choix, tandis que les concepts alter­natifs comme les logements inter­gé­né­ra­tionnels rencontrent un certain enthou­siasme. En revanche, les maisons de repos ou les résidences pour seniors ne sont prises en ligne de compte qu’en cas de graves problèmes de santé.

Question : Quel type de logement préféreriez-vous si vous deviez déménager en vieillissant ?

Figure 3 – Les répon­dants ont été invités à classer les diffé­rentes options par ordre de préfé­rence.

Préfé­rences régio­nales et périmètre de recherche

Les personnes plus âgées ont des préfé­rences régio­nales diverses lorsqu’elles cherchent un logement à un âge avancé. Il est parti­cu­liè­rement frappant de constater une plus grande flexi­bilité chez les locataires et les proprié­taires de maisons indivi­duelles: environ deux tiers des locataires et près de 75% des proprié­taires de maisons indivi­duelles seraient prêts à quitter leur commune de résidence actuelle pour s’ins­taller dans une autre commune ou même plus loin. Cette tendance à la mobilité est en revanche nettement plus faible chez les proprié­taires d’appar­te­ments en PPE. Près de 40% préfé­re­raient habiter un nouveau logement dans la même commune et seul un quart environ des proprié­taires par étage chercherait à s’ins­taller en dehors de leur zone de résidence actuelle. Il est intéressant de noter que les proprié­taires de maisons indivi­duelles sont le seul groupe à ne pas chercher dans leur voisinage immédiat. Il est fort probable que les habitants de ces quartiers estiment que leur commune de résidence est insuf­fi­samment desservie ou manque d’infra­struc­tures. Il est frappant de constater que les diffé­rentes catégories sont globa­lement peu enclines à quitter leur canton ou leur région. Cela indique que si les personnes plus âgées sont prêtes à adapter leur type de logement, elles restent fortement attachées à leur région ainsi qu’aux condi­tions sociales et aux infra­struc­tures locales.

Question: dans quel rayon autour de votre résidence actuelle envisageriez-vous de chercher un appar­tement ou une maison à un âge plus avancé ?

Figure 4

Facteurs impor­tants lors de la recherche d’un logement

Lorsqu’elles cherchent un logement adapté, plusieurs facteurs très impor­tants entrent en ligne de compte pour les personnes plus âgées. Pour les locataires, c’est le coût du logement qui arrive en premier lieu, un logement abordable étant une priorité absolue pour beaucoup. L’acces­si­bilité et la possi­bilité de vivre de façon autonome sont tout aussi impor­tantes. Les infra­struc­tures dispo­nibles autour du logement, comme l’accès aux trans­ports publics et l’existence de commerces de proximité contri­buent également à la qualité de vie. Bien que les facteurs sociaux tels que la proximité de la famille et des amis ou les offres cultu­relles jouent un rôle, les consi­dé­ra­tions écono­miques et pratiques sont généra­lement plus impor­tantes. Globa­lement, il apparaît que la dispo­ni­bilité et le prix du logement par rapport aux ressources propres ainsi que la qualité de l’infra­structure environ­nante consti­tuent des critères essen­tiels dans le choix d’un type de logement pour les personnes plus âgées.

Question: parmi les carac­té­ris­tiques suivantes d’un appar­tement / d’une maison, lesquelles sont parti­cu­liè­rement impor­tantes pour vous à un âge avancé?

Figure 5 – Les répon­dants ont été invités à classer les diffé­rentes options, la position 1 étant l’option la plus impor­tante. C’est le classement moyen pour chaque option qui est ensuite repré­senté.

Par exemple, les locataires ont placé l’option “logement à loyer modéré” en moyenne à 2,75, ce qui en fait l’option la plus impor­tante au sein du groupe des locataires.

Conclusion

Cette enquête menée auprès des personnes de plus de 50 ans révèle clairement que de nombreuses personnes réflé­chissent activement au type de logement qu’elles souhaitent occuper en vieillissant et qu’il existe une forte volonté d’adapter son espace de vie. Alors que les aspects finan­ciers occupent souvent la première place pour les locataires, les proprié­taires sont avant tout concernés par la réduction des dépenses d’entretien et la façon dont le logement peut être adapté et acces­sible. Dans ce contexte, le logement classique reste le choix privi­légié, car il allie à la fois le désir d’indé­pen­dance et le confort.

On peut toutefois se demander dans quelle mesure cette volonté d’adap­tation peut réellement être satis­faite compte tenu de la hausse des loyers, des prix élevés de l’immo­bilier et de l’offre limitée de logements. En effet, les coûts de logement souvent peu élevés, les proprié­taires plus âgés ayant souvent remboursé une grande partie de leur emprunt hypothé­caire, ainsi que la légis­lation actuelle sur les baux, qui maintient les loyers existants souvent bien en dessous des loyers du marché, devraient continuer à limiter la mobilité résiden­tielle. Par consé­quent, il arrive souvent que le souhait de trouver un type de logement adapté reste insatisfait, tant pour les personnes plus âgées que pour les plus jeunes.

Après les articles traitant du degré de satis­faction générale en matière de logement («Satis­faction en matière de logement: regard sur les évolu­tions actuelles») et sur la situation de la jeune génération («La situation et les aspira­tions de la jeune génération en matière de logement»), cette publi­cation consti­tuait la troisième et dernière partie de notre trilogie relative à l’enquête «Immo-Barometer» 2024 auprès des ménages. 

L›«Immo-Barometer» de Wüest Partner
L›«Immo-Barometer» est une enquête nationale sur la satis­faction et les besoins en matière de logement, que Wüest Partner a également réalisée en 2024 avec le soutien de la Société suisse des proprié­taires fonciers (HEV) et de l’Asso­ciation suisse de l’éco­nomie immobi­lière (SVIT Suisse). Environ 1000 ménages repré­sen­tatifs de la Suisse romande et aléma­nique sont inter­rogés en détail sur leur situation actuelle en matière de logement et sur leurs éventuels projets de changement. L’«Immo-Barometer» est une étude de longue durée réalisée pour la première fois en 1988 et qui est menée au moins tous les deux ans depuis lors.

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