Placer la construction circu­laire au coeur d’une stratégie d’entreprise : de la vision à la mise en œuvre 

L’immobilier est un secteur intensif en ressources, en émissions et en déchets, grande est donc sa respon­sa­bilité en matière de préser­vation des ressources et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Consé­quence logique, la construction circu­laire est de plus en plus un prérequis pour une création de valeur durable dans l’immobilier. Mais entre une volonté straté­gique et une mise en œuvre concrète, il y a souvent un pas difficile à franchir.

La construction circu­laire influence de façon crois­sante les logiques de décision

Dans une enquête menée par Wüest Partner auprès de plus de 300 inves­tis­seurs insti­tu­tionnels, 65% des parti­ci­pants indiquent que l’économie circu­laire est impor­tante dans les décisions d’acquisition à moyen terme. Pour 19% d’entre eux, le sujet deviendra même déter­minant dans les années à venir (pour plus d’informations, voir l’article Économie circu­laire et immobilier : une oppor­tunité pour les inves­tis­seurs innovants).

Afin que l’introduction de l’économie circu­laire dans le secteur immobilier soit un succès, il est indis­pen­sable de repenser fonda­men­ta­lement les processus existants. C’est pourquoi Wüest Partner et Durable, une filiale du Groupe Wüest Partner, ont développé un guide pour inves­tis­seurs et maîtres d’ouvrage. Il propose une intro­duction facile d’accès et explique où se trouvent les grands leviers. Onze projets de référence montrent comment mettre en œuvre des mesures axées sur la circu­larité de façon variée sur toute la durée de vie : pour la plani­fi­cation, la construction et l’exploitation de biens immobi­liers. La liste de contrôle que propose le guide est direc­tement utili­sable dans les phases SIA 0 à 6.

Efficacité et mesures de la construction circu­laire

Si la construction circu­laire est un outil de durabilité, alors son efficacité devient visible grâce à une matrice de mesures proposée dans le guide. Celle-ci détaille diffé­rents procédés permettant d’évaluer la mise en œuvre des mesures circu­laires. Cela dit, les indica­teurs de circu­larité centrés sur la masse ne permettent pas de conclu­sions complètes sur l’impact environ­ne­mental d’un bâtiment, mais doivent toujours être utilisés en lien avec d’autres indica­teurs.

La matrice comprend 16 mesures, réparties en cinq champs d’action, dont la priorité varie en fonction du contexte. Les champs d’action peuvent être classés comme dans la hiérarchie pyramidale de l’économie circu­laire :

1. REFUSE : Champ d’action A «Remettre en question les besoins».
2. RETHINK : Champ d’action B «Penser à long terme et construire durablement».
3. REDUCE : Champ d’action C «Réduire l’utilisation des matériaux».
4. REUSE : Champ d’action D «Promouvoir la réuti­li­sation».
5. RECYCLE : Champ d’action E «Choisir le bon matériau».

Les champs d’action et les mesures mentionnés dans la matrice de mesures sont décrits en détail dans un deuxième guide intitulé Guide CBC. La matrice de mesures montre avant tout une chose : la construction circu­laire est bien plus que la réuti­li­sation ou le recyclage.

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Matrice de mesures pour la construction circu­laire, inspirée par la Charte de la construction circu­laire.

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Oppor­tu­nités et risques de la construction circu­laire

La matrice permet également de classer les oppor­tu­nités et les risques écono­miques de la construction circu­laire tout au long de la chaîne de plani­fi­cation et de construction (voir page 33 du guide La construction circu­laire pour les inves­tis­seurs et les maîtres d’ouvrage).

La compa­raison de certaines oppor­tu­nités et certains risques montre que la plupart des oppor­tu­nités ne produisent leurs effets que vers la fin du cycle de vie. La construction circu­laire est donc moins intéres­sante pour les inves­tis­seurs visant le court terme. Cependant, comme la plupart des inves­tis­seurs insti­tu­tionnels ont une vision à long terme, la majorité investit dans la construction circu­laire.

Pourquoi construire de manière circu­laire ? Trois arguments pour les inves­tis­seurs

1. Maintien de la valeur & augmen­tation de la résilience
   Les biens immobi­liers circu­laires ont une valeur stable, leur permettant de s’adapter à l’évolution des besoins grâce à une grande souplesse d’utilisation, de nombreuses possi­bi­lités de décons­truction et une grande adapta­bilité. De même, ils présentent une plus grande résilience aux change­ments de la régle­men­tation (par exemple, les limites de CO₂, les obliga­tions de reporting ESG).
2. Optimi­sation du cycle de vie
   La réduction des matériaux primaires, la diminution des coûts d’enlèvement et la réuti­li­sation poten­tielle de compo­sants propres réduisent les coûts d’investissement à long terme. Les systèmes modulaires permettent de planifier et de renta­bi­liser les travaux d’entretien et de rénovation. Dans le meilleur des cas, la revente de compo­sants peut même générer de nouveaux revenus.
3. Conformité
   Les stratégies circu­laires contri­buent de manière mesurable au respect des critères ESG et des obliga­tions de divul­gation – un avantage croissant pour la levée de capitaux et l’évaluation des porte­feuilles.

Consultez l’intégralité des ensei­gne­ments dans le guide «Construire de manière circu­laire pour les inves­tis­seurs et les promo­teurs» :