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Plani­fi­cation durable de l’espace scolaire : une inversion de la tendance en termes de nombre d’élèves prévue prochai­nement

Dernière mise à jour: 24 February 2025

Deux articles sur la plani­fi­cation durable de l’espace scolaire traitent chacun d’un aspect central : le premier se concentre sur les prévi­sions relatives aux effectifs d’élèves jusqu’en 2040, tandis que le second met l’accent sur les options straté­giques en matière de plani­fi­cation de l’espace scolaire.


La Suisse sera confrontée à des défis démogra­phiques majeurs au cours des 30 prochaines années. Une population vieillis­sante, un faible taux de natalité et la migration marqueront l’évolution de la population. Cela nécessite une plani­fi­cation antici­pative. Les pouvoirs publics doivent investir de manière appro­priée dans les infra­struc­tures afin d’être prêts pour l’avenir. Outre les établis­se­ments de santé, cela inclut notamment les écoles. L’école primaire repré­sente une charge budgé­taire consi­dé­rable pour les communes, car la construction et la gestion des bâtiments scolaires consti­tuent un poste important dans les finances commu­nales. Examiner de plus près l’évolution du nombre d’élèves s’avère judicieux étant donné que nous nous trouvons face à un renver­sement de la tendance.

Une évolution diver­gente

Wüest Partner prévoit que la population suisse conti­nuera de croître de manière dynamique au cours de la prochaine décennie. En revanche, le nombre d’enfants scola­risés devrait bientôt stagner. Jusqu’à présent, ces deux variables ont augmenté au même rythme. Depuis 2010, la population suisse a augmenté de 14 %. La crois­sance du nombre d’enfants scola­risés a presque suivi la même tendance. En 2023, environ 1,01 million d’élèves fréquen­taient l’école obliga­toire (95 % dans des écoles publiques, 5 % dans des écoles privées). Celle-ci comprend l’école mater­nelle, l’école primaire et le premier cycle du secon­daire. L’âge des élèves qui fréquentent l’école obliga­toire se situe généra­lement entre 4 et 14 ans au début de l’année scolaire concernée. Selon les prévi­sions de Wüest Partner, la population conti­nuera à croître de manière relati­vement linéaire jusqu’en 2040 (+11 % par rapport à 2023). En revanche, le nombre d’élèves devrait plutôt se stabi­liser pendant cette période. Jusqu’en 2028, le nombre d’écoliers augmentera encore d’environ 14 000, attei­gnant ainsi son pic. Ensuite, un lent déclin s’amorcera, de sorte que d’ici 2040, il y aura un peu plus de 24 000 écoliers en moins que durant l’année record.

Qu’est-ce qui influence l’évolution du nombre d’élèves ?

L’évolution du nombre d’élèves est influencée par trois facteurs clés :

  • Démographie : le pic du nombre d’élèves prévu pour 2028 est dû à l’entrée à l’école des petits-enfants des baby-boomers. L’année 1964 a été celle où le plus grand nombre de filles est né en Suisse. En moyenne, les femmes de ce groupe d’âge ont eu leurs enfants à l’âge de 28 ans. L’année 1992 repré­sente donc localement un autre pic de natalité. En moyenne, cette génération a des enfants à l’âge de 33 ans, ce qui donne lieu à un nouveau pic du nombre de naissances en 2025. Les enfants de cette génération entrent à l’école mater­nelle à l’âge de 4 ans, ce qui donne lieu à un pic du nombre d’élèves peu avant 2030. Ensuite, dans de nombreux endroits, les parents sont moins repré­sentés en termes de nombres d’individus, ce qui entraîne une légère baisse du nombre d’élèves.
  • Solde migra­toire : dans notre scénario démogra­phique national, nous anticipons une légère baisse du solde migra­toire à partir de 2030. La principale raison de cette baisse de l’immigration est la diminution de la main‑d’œuvre poten­tielle dans les principaux pays d’origine. En parti­culier en Allemagne et en Italie, et dans une moindre mesure en France, on s’attend à ce que la population active diminue sensi­blement d’ici 2040 (-10 % en Italie, ‑6 % en Allemagne, ‑2 % en France) en raison du vieillis­sement important de la société. L’attractivité du marché du travail suisse devrait certes continuer à attirer des travailleurs qualifiés de l’étranger, mais la crois­sance pourrait ralentir quelque peu. Comme une grande partie des femmes issues de l’immigration sont en âge de procréer, une baisse de l’immigration entraînera à long terme une diminution du nombre de naissances et donc d’enfants scola­risés.
  • Taux de fertilité : en 2022 et 2023, le taux de fertilité a nettement baissé en Suisse. L’indi­cateur conjonc­turel de fécondité est défini comme le nombre moyen d’enfants qu’une femme met au monde au cours de sa vie, sur la base des taux de natalité actuel­lement observés dans chaque tranche d’âge. Il a atteint un niveau histo­ri­quement bas de 1,33 en 2023, alors que la moyenne des années 2010 était de 1,52. En 2024, aucun signe de reprise n’a été observé. À moyen terme, le taux de fertilité pourrait toutefois remonter légèrement, car une partie de la baisse récente pourrait être due à un report de projets de fonder une famille, et un plus grand équilibe vie professionnelle-vie privée ainsi que des avancées dans le domaine de la médecine de la fertilité sont attendus.

Les déména­ge­ments déter­minent le nombre d’élèves au niveau local

Les expli­ca­tions ci-dessus ont été données pour l’ensemble de la Suisse. Toutefois, l’hétérogénéité est très marquée au sein du pays. Outre la démographie, l’immigration et la fertilité, le compor­tement des jeunes familles en termes de déména­gement est également déter­minant pour l’évolution du nombre d’élèves dans une commune ou une région. Ainsi, les grandes villes suisses enregistrent un solde migra­toire négatif pour les personnes en âge de fonder une famille, car l’offre de logements adaptés aux familles est très limitée dans les centres-villes. En revanche, les communes périphé­riques de ces grandes villes affichent un solde nettement positif, en parti­culier dans les zones où l’offre de logements se développe. Dans les communes de taille moyenne bien desservies, la politique familiale et fiscale ainsi que l’aménagement du terri­toire et les règles d’urbanisme jouent un rôle déter­minant. Les villes de Lenzbourg et de Dübendorf, par exemple, ont attiré de nombreuses jeunes familles ces dernières années grâce à une activité de construction soutenue et s’attendent désormais à une nette augmen­tation du nombre d’élèves.

De grandes diffé­rences selon le type de commune

La plupart des communes ont récemment enregistré une hausse du nombre d’élèves, et dans certaines d’entre elles, cette tendance se poursuivra à l’avenir. Cependant, il existe aussi des communes où, comme au niveau national, le nombre d’élèves n’augmentera que pendant quelques années avant de commencer à baisser. Dans certaines communes, cette baisse a déjà commencé. Globa­lement, ce sont surtout les communes urbaines et plutôt densément peuplées qui voient leur nombre d’élèves augmenter sur le long terme. En revanche, dans les communes plus petites, périur­baines et rurales, le nombre d’élèves diminuera dans de nombreux cas. Les communes dont le nombre d’élèves devrait encore augmenter à moyen terme, mais diminuer à long terme, sont de taille assez variable. Cette catégorie comprend aussi bien les grandes villes comme Zurich et Bâle que de nombreuses petites communes.

Un recul surtout dans les régions rurales

Alors que dans une grande partie de l’Est de la Suisse, dans le Jura et dans les régions alpines (régions MS en bleu), le nombre d’élèves devrait diminuer d’ici 2040, dans la région de Zurich, en Argovie et autour du lac Léman (régions MS en rouge), il devrait continuer à croître à long terme.

Conclusion

L’évolution du nombre d’élèves varie non seulement fortement d’une région à l’autre, mais également au sein d’une même région selon le type de commune. Diffé­rents facteurs tels que la démographie, le solde migra­toire, la fertilité et les compor­te­ments en termes de déména­gement influencent cette évolution. De plus, des décisions commu­nales telles que l’adaptation des règle­ments de construction et de zonage ou des mesures de politique familiale peuvent entraîner des change­ments du nombre d’élèves avec un certain décalage.


Perspec­tives

Le second article (à paraître en mars) présente des pistes d’action pour une plani­fi­cation réussie des espaces scolaires à moyen et long terme, et analyse les questions de durabilité écolo­gique, écono­mique et sociale. Il s’agit par exemple de trouver un équilibre entre les nouvelles construc­tions et la réaffec­tation des bâtiments existants ou entre les construc­tions perma­nentes et les construc­tions provi­soires.


Le modèle de prévision démogra­phique de Wüest Partner

Le modèle de prévision démogra­phique de Wüest Partner permet de prévoir l’évolution de la population résidente perma­nente au niveau communal par âge, sexe et natio­nalité jusqu’en 2050. Le modèle permet ainsi de prévoir le nombre d’enfants en âge d’être scola­risés ou d’autres évolu­tions liées à la compo­sition démogra­phique de la population.

Offre de plani­fi­cation de l’espace scolaire

Une plani­fi­cation de l’espace scolaire est-elle à l’ordre du jour dans votre commune ?

Nous nous ferons un plaisir de vous aider à déter­miner, au moyen de prévi­sions détaillées concernant le nombre d’élèves, les besoins en espace scolaire à moyen et long terme et les mesures néces­saires à mettre en place.

Séminaire d’une journée sur la plani­fi­cation et la mise en œuvre de l’espace scolaire

En colla­bo­ration avec l’Association des Prési­dents des écoles de Zurich, un séminaire d’une journée sur la plani­fi­cation et la mise en œuvre des espaces scolaires aura lieu le 1er octobre 2025.

Immo-Monitoring

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