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La durabilité sociale diminue sur le marché du logement locatif

Dernière mise à jour: 22 April 2025

De nombreux locataires bénéfi­cient encore de coûts du logement relati­vement modérés. La raison principale est qu’ils vivent souvent depuis des années dans le même logement et qu’ils ont bénéficié ainsi de loyers stables, voire en baisse (grâce à la diminution du taux d’intérêt de référence entre 2008 et 2020). En revanche, les personnes qui souhaitent ou doivent déménager pour diverses raisons et qui recherchent un logement compa­rable en termes de taille et de situation sont confrontées à de grands défis en termes d’acces­si­bilité finan­cière. Mais quels types de ménages et quels cantons sont parti­cu­liè­rement touchés ?

Lorsque les locataires souhaitent ou doivent quitter leur logement actuel, il s’avère de plus en plus difficile de trouver un nouveau logement qui ne soit pas plus cher que l’ancien. Certes, il arrive souvent que les logements annoncés présentent un standard de construction plus élevé et soient en meilleur état, ce qui repré­sente une amélio­ration quali­tative et justifie ainsi le prix plus élevé. Toutefois, même si les personnes qui déménagent ne recherchent pas un logement de meilleure qualité, mais simplement un logement équivalent, celui-ci dépasse souvent le prix maximal que les ménages peuvent y consacrer. Les logements bon marché se font de plus en plus rares. Par consé­quent, le nombre de logements abordables dispo­nibles sur le marché a sensi­blement diminué, ce qui augmente la charge finan­cière après un déména­gement.

Pour 28% des ménages suisses, la charge des coûts du logement repré­sen­terait plus d’un tiers du revenu brut s’ils souhai­taient déménager dans un logement similaire. Dans les cantons de Genève, Zoug, Zurich, Vaud et Tessin, cette proportion dépasse même les 30%. Le phénomène est plus parti­cu­liè­rement prononcé à Genève, qui occupe la tête de cette statis­tique, malgré l’une des plus impor­tantes régle­men­ta­tions de Suisse en matière de loyers (vous trouverez des évalua­tions plus détaillées sur l’évo­lution des loyers dans la ville de Genève dans l’Immo-Monitoring 2023 | 2, édition de printemps).

Des diffé­rences selon les ménages

La recherche d’un nouveau logement est encore plus précaire pour les familles monopa­ren­tales ainsi que pour les personnes retraitées et vivant seules. Pour plus de la moitié de ces ménages, le seuil de 33% de frais de logement est dépassé lorsqu’ils cherchent un logement moyen approprié pour leur type de ménage respectif. La tâche est nettement plus aisée pour les ménages de deux personnes, qu’elles soient en âge de travailler ou à la retraite.

Recherche de solutions

Considéré à travers le prisme des analyses présentées ici, le marché suisse actuel du logement locatif ne fait guère bonne figure en termes de durabilité sociale. Des indica­teurs cruciaux tels que la dispo­ni­bilité des logements ou leur acces­si­bilité finan­cière après un déména­gement ont évolué au détriment des locataires ces dernières années. Ce constat met en lumière des défis majeurs pour l’avenir et la nécessité de développer des solutions diffé­ren­ciées. Celles-ci devraient notamment encou­rager la construction de nouveaux logements et tenir compte à la fois des diffé­rentes dynamiques régio­nales et des besoins variés des ménages.

Étude issue de l’édition actuelle de l’Immo-Monitoring

Cet article est un extrait de notre dernière édition de l’Immo-Monitoring. Si vous souhaitez plus d’infor­ma­tions, vous pouvez commander votre exemplaire ici.

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