Marché immobilier résidentiel français 2025 | 2

Contenu
Chiffres clés
+0,6 %
Croissance PIB réel, prévision 2025
+1,1 %
Inflation, prévision 2025
3,1 %
Taux crédit immobilier, avril 2025
Contexte économique
La consommation privée bénéficie de la baisse de l’inflation, tombée à seulement 0,7 % en mai 2025, et restera cette année encore un moteur essentiel de l’activité économique française. En revanche, l’investissement peine à repartir, malgré la baisse des taux. Ménages et entreprises restent en effet prudents face aux incertitudes et aux tensions persistantes. En outre, les nouvelles embauches se raréfient : après plusieurs années dynamiques, l’emploi s’est contracté de 0,3 % au 1er trimestre 2025. La croissance du PIB réel devrait néanmoins atteindre +0,6 % en 2025, avant de s’accélérer davantage en 2026 et 2027, notamment sous l’impulsion d’une reprise plus marquée en Allemagne et dans le reste de l’Union européenne.
L’économie française évolue dans un environnement exigeant cette année, marqué par des défis à la fois externes et internes. D’une part, le contexte international reste tendu : les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, ainsi que les mesures protectionnistes de l’administration Trump, pèsent sur le commerce mondial et freinent les exportations françaises. D’autre part, les incertitudes internes persistent : la dette publique continue de croître, et le gouvernement devra arbitrer entre réduction des dépenses et soutien à l’économie — un dilemme qui risque d’accentuer les tensions politiques et sociales, d’autant plus qu’une part croissante du budget devra être consacrée à la défense.
Face à un contexte de croissance molle et de recul de l’inflation en zone euro, la BCE a abaissé à deux reprises son taux directeur au cours du 2e trimestre 2025, le ramenant à 2 %. On constate toutefois une décorrélation avec l’OAT 10 ans, qui continue d’afficher des valeurs supérieures à 3 %, traduisant les inquiétudes liées au déficit budgétaire et la hausse de la prime de risque sur la dette française qui en résulte. Les taux de crédit immobilier ont quant à eux reculé entre janvier 2024 et mars 2025, améliorant le pouvoir d’achat immobilier. Mais depuis, les mouvements contraires du taux de refinancement de la BCE et de l’OAT — utilisée comme référence par les banques pour fixer leurs taux d’emprunt — ont entraîné une stagnation, voire une légère remontée des taux fixes à long terme.
Contenu
Construction et logements neufs
+2,0 %
Prix logements neufs
T1 2025 vs T1 2024
-3,6 %
Indice du coût de la construction
T1 2025 vs T1 2024
+1,2 %
Logements autorisés à la construction
T1 2025 vs T1 2024
Le marché du neuf reste en difficulté, avec une activité de construction en net repli depuis plusieurs années. Le secteur a en effet subi un double renchérissement : coûts de construction et coûts de financement. Sur l’ensemble de l’année 2024, seuls 331 465 logements ont été autorisés à la construction, soit la valeur la plus faible des 10 dernières années. Si les permis de construire ont légèrement progressé au 1er trimestre 2025 (+1,2 % sur un an), cela ne suffit pas à signaler une reprise durable.
Certains signaux sont pourtant positifs. D’une part, les coûts de construction ont amorcé une détente : l’indice du coût de la construction a reculé de 3,6 % sur un an au 1er trimestre 2025. D’autre part, la baisse des taux d’intérêt engagée au 2e semestre 2024 pourrait en théorie soutenir la demande. Celle-ci est toutefois pénalisée par la fin du dispositif Pinel, supprimé au 31 décembre 2024, ayant pour effet de limiter les incitations à l’investissement locatif.
L’enquête de conjoncture dans la promotion immobilière publiée par l’Insee confirme les difficultés persistantes du secteur : au 2e trimestre 2025, le solde d’opinion des promoteurs sur la demande de logements neufs reste négatif à ‑29,7 %. Cela représente certes une hausse remarquable par rapport aux ‑53,1 % enregistrés un an plus tôt, mais demeure bien en deçà de la moyenne des dix dernières années. Malgré cette demande encore fragile, la dynamique des prix des logements neufs repart à la hausse au début de 2025 (+2,0 % sur un an au 1er trimestre 2025), car l’offre se fait rare.
Enfin, le contexte politique et géopolitique fragilise la visibilité à moyen terme : l’accent budgétaire mis sur la défense, conformément aux priorités européennes, et les tensions politiques internes apparues à l’été 2024 ont relégué la politique du logement au second plan. En dépit d’une légère amélioration de certains indicateurs, le marché de la construction reste atone au 1er semestre 2025, et aucune reprise franche ne se profile pour le moment.
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