Vers le contenu

Naviguer dans la finance durable : Facteurs clés pour l’industrie immobi­lière

Dernière mise à jour: 22 April 2025

Le reporting non financier, ainsi que les obliga­tions de publi­cation et de trans­pa­rence deviennent de plus en plus impor­tants en Europe et en Suisse. L’ESG (environ­nement, social et gouver­nance) et la finance durable sont des sujets parti­cu­liè­rement répandus en ce moment. Mais que signi­fient exactement ces termes ? Et quelle est leur impor­tance dans le contexte de l’immo­bilier et de ses inves­tis­se­ments ?

Cet article donne un aperçu de ces sujets ainsi que de leurs principaux moteurs.

La durabilité et ses moteurs

ESG : la durabilité en trois dimen­sions

Le concept ESG comprend trois domaines : environ­ne­mental, social et de gouver­nance, qui sont repré­sentés par un grand nombre d’indi­ca­teurs diffé­rents. Ces critères sont généra­lement utilisés pour évaluer l’impact d’une entre­prise sur l’envi­ron­nement au-delà de ses perfor­mances finan­cières. Les mesures ESG comprennent des sujets tels que la consom­mation de ressources, la diversité sur le lieu de travail et la gouver­nance d’entre­prise. La prise en compte des facteurs ESG permet aux entre­prises de prendre des décisions plus éclairées, de réduire les risques et de renforcer leur réputation.


Dans le secteur de l’immo­bilier, les émissions de CO2 d’un bâtiment et l’uti­li­sation d’énergies renou­ve­lables pour chauffer un bien sont des exemples d’indi­ca­teurs. Les aspects sociaux tels que l’emplacement du site, l’acces­si­bilité ou le bien-être des utili­sa­teurs peuvent également être ajoutés en tant qu’in­di­ca­teurs clés de perfor­mance (Key Perfor­mance Indicators), ESG afin de rendre ces aspects quanti­fiables et traçables dans le cadre d’un rating ESG. Ces trois domaines ne peuvent pas toujours être séparés nettement les uns des autres. Il peut donc y avoir des recou­pe­ments. La question parfois complexe de l’attri­bution exacte des diffé­rents indica­teurs ESG peut également donner lieu à des discus­sions entre les acteurs du secteur lorsqu’il s’agit de hiérar­chiser ou de pondérer les diffé­rents indica­teurs ou l’effet qu’ils  (doivent) produire. En d’autres termes, quelle dimension doit être privi­légiée – E ou S, S avant G ? Par exemple, de nombreux inves­tis­seurs insti­tu­tionnels adoptent souvent une approche durable lorsqu’ils choisissent leurs inves­tis­se­ments immobi­liers, tout en tenant compte de la renta­bilité / du rendement.

ESG : la durabilité en trois dimensions
Finance durable : Finan­cement durable

La finance durable (FD) est un terme générique désignant diverses formes de services finan­ciers qui intègrent des critères ESG dans les décisions commer­ciales ou d’inves­tis­sement, qui doivent être étroi­tement liées à la durabilité. En principe, il s’agit de prendre en compte l’impact à long terme sur l’envi­ron­nement, la société et les aspects écono­miques lors de la prise de décisions finan­cières et d’inves­tis­sement. Cela s’applique également au secteur immobilier et peut concerner des inves­tis­se­ments dans des fonds immobi­liers durables, des bâtiments écolo­giques ou le choix de matériaux de construction à faibles émissions. À cet égard, des sujets tels que l’éco­nomie circu­laire et la gestion durable de la chaîne d’appro­vi­sion­nement sont parti­cu­liè­rement impor­tants à prendre en consi­dé­ration.

L’inves­tis­sement durable n’affecte pas seulement le marché financier lui-même, mais aussi une variété de secteurs immobi­liers tels que l’inves­tis­sement, la gestion de porte­feuille et d’actifs, le dévelop­pement immobilier, les prêts ou projets liés à la durabilité, ainsi que les prêts durables, verts et/ou bleus. Les acteurs impliqués dans la FD comprennent un large éventail d’inves­tis­seurs insti­tu­tionnels, tels que les banques, les compa­gnies d’assu­rance, les sociétés par actions et les fonds de pension, ainsi que des gestion­naires immobi­liers, des consul­tants et des avocats.

Les moteurs

Stratégie : La durabilité devient un aspect de plus en plus straté­gique – et donc un critère de compé­ti­tivité pour les inves­tis­seurs et les parties prenantes.

Standar­di­sation : La standar­di­sation et la mesure ESG sont néces­saires pour mettre en œuvre les objectifs et modifier les porte­feuilles actuels.

Perfor­mance : La demande crois­sante du marché pour une amélio­ration de la perfor­mance et de l’impact ESG pour les propriétés indivi­duelles et les porte­feuilles immobi­liers.

Trans­pa­rence : L’enga­gement et la trans­pa­rence en matière de dévelop­pement durable peuvent améliorer la réputation et la valeur de la marque d’une entre­prise.

Reporting : La publi­cation et le reporting ESG deviennent de plus en plus obliga­toires, en parti­culier en ce qui concerne l’amé­lio­ration de la gestion des risques ESG.

En principe, les moteurs d’une mise en œuvre concrète de la finance durable peuvent être répartis en trois catégories :

Les motiva­tions intrin­sèques peuvent inclure la motivation à rendre son porte­feuille immobilier ou son entre­prise durable(s) et à contribuer ainsi à un environ­nement écolo­gique et écono­mique durable.

Parmi les motiva­tions extrin­sèques, on compte en premier lieu la régle­men­tation contrai­gnante qui impose des exigences toujours plus élevées en matière de durabilité. La taxonomie de l’UE, la Sustai­nable Finance Disclosure Regulation (SFDR) ou le contre-projet indirect à l’ini­tiative sur la respon­sa­bilité des multi­na­tio­nales (IRC) en sont des exemples.

Une combi­naison de facteurs extrin­sèques et intrin­sèques peut être, par exemple, la demande d’un fournisseur ou d’un presta­taire de services de parti­ciper à un cadre ou à une initiative de durabilité volon­taire comme l’UNPRI, le Carbon Disclosure Project (CDP) ou la Task Force on Climate-Related Financial Disclo­sures (TCFD). Nombre de ces initia­tives (encore) volon­taires ont toutefois tendance à devenir obliga­toires d’une manière ou d’une autre à l’avenir. Il est donc judicieux pour les entre­prises de se pencher sur ces thèmes de manière straté­gique et proactive à un stade précoce.

Dans l’ensemble, on observe sur le marché financier et immobilier une tendance claire à l’aug­men­tation des exigences en matière de durabilité de la part des régula­teurs, des inves­tis­seurs et de la société. 

Ces exigences sont les suivantes:

  • Obliga­tions de publi­cation des pratiques d´entreprises et d´investissements
  • émissions des bâtiments (mot-clé : risque d’actifs immobi­lisés)
  • Respon­sa­bilité sociale des entre­prises (RSE)
  • Thèmes straté­giques tels que les objectifs clima­tiques et les trajec­toires de réduction des émissions de CO2 au niveau de l’entre­prise, du porte­feuille et des actifs
  • Exigences en matière de gestion des ressources (économie circu­laire, biodi­versité, etc.)

Conclusion : pourquoi l’ESG et la finance durable ?

Les facteurs et les régle­men­ta­tions ESG prennent de plus en plus d’impor­tance dans l’industrie finan­cière et le secteur immobilier. Cela s’applique également (progres­si­vement) au parc immobilier suisse.

Les critères et les moteurs ESG ainsi que les régle­men­ta­tions européennes telles que la taxonomie européenne, la SFDR et la CSRD sont des fonde­ments essen­tiels pour la finance durable de demain.

Les cadres ESG tels que la TCFD et le CDP offrent aux entre­prises des direc­tives claires sur la conception, la gestion et la publi­cation des risques et oppor­tu­nités clima­tiques, ainsi que sur d’autres domaines théma­tiques ESG.

Une réflexion précoce et proactive : élabo­ration ciblée de stratégies, mise en œuvre et contrôle de mesures/indicateurs clés de perfor­mance pour permettre un succès à long terme.

Dans un monde de plus en plus marqué par les effets du changement clima­tique et les défis sociaux, l’ESG et la finance durable prennent de plus en plus d’impor­tance en Europe et en Suisse. L’intro­duction d’exi­gences en matière de reporting non financier, de publi­cation et de trans­pa­rence vise à rendre l’éco­nomie plus durable et à encou­rager les inves­tis­se­ments dans des projets respec­tueux de l’envi­ron­nement (tels que l’immo­bilier durable).

Le vaste sujet de l’ESG et de la FD recèle une multitude de défini­tions, de cadres, de régle­men­ta­tions et de lignes direc­trices, mais aussi d’oppor­tu­nités à mettre en œuvre. Les inves­tis­se­ments immobi­liers ainsi que le dévelop­pement et la gestion des biens immobi­liers doivent prendre en compte de plus en plus de facteurs environ­ne­mentaux, sociaux et de gouver­nance pour être consi­dérés comme «durables».

La Suisse, qui fait partie de l’Europe, a jusqu’à présent poursuivi son propre agenda en matière de promotion des pratiques durables. Bien que la régle­men­tation soit encore relati­vement ouverte en Suisse, certaines règles, telles que l’ordon­nance sur le reporting clima­tique obliga­toire et l’auto­ré­gu­lation de l’AMAS, ont déjà pris la voie vers plus de trans­pa­rence et de durabilité.

Dans l’ensemble, il est clair que l’ESG et la finance durable sont des forces trans­for­ma­trices en Europe et en Suisse, qui ont un impact consi­dé­rable sur les secteurs financier et immobilier. La publi­cation d’infor­ma­tions sur la durabilité motivera non seulement les entre­prises à gérer leurs activités de manière plus respon­sable, mais permettra également aux inves­tis­seurs de prendre des décisions éclairées et de contribuer activement à un avenir plus durable.

Perspec­tives d’avenir : Dévelop­pe­ments régle­men­taires

Le paysage régle­men­taire dans le domaine de l’ESG et de la finance durable est très dynamique et évolue conti­nuel­lement, notamment avec des obliga­tions de trans­pa­rence et de publi­cation plus strictes imposées aux entre­prises et aux insti­tu­tions finan­cières, ainsi qu’à leurs produits. Il s’agit notamment de la taxonomie de l’UE, du Sustai­nable Finance Disclosure Regulation (SFDR) et de la Corporate Sustai­na­bility Reporting Directive (CSRD). En Suisse aussi, les premiers pas vers plus de trans­pa­rence et de durabilité ont déjà été faits, et il faut s’attendre à ce que d’autres régle­men­ta­tions suivent. Les entre­prises devraient donc se préparer à temps à ces change­ments et se pencher activement sur les nouvelles régle­men­ta­tions.

Comment pouvons-nous aider ?

Grâce à notre vaste expertise en matière de durabilité et d’ESG, nous sommes à vos côtés dans le domaine de la durabilité. Nous agissons en tant que conseillers straté­giques, calculons des bilans CO2 et établissons des évalua­tions ESG fondées pour vos biens immobi­liers afin d’accom­pagner la mise en œuvre de vos objectifs de durabilité. Pour ce faire, nous nous appuyons sur les vastes connais­sances et la longue expérience de nos experts en durabilité. Nous nous appuyons en outre sur de nombreuses données, sur nos outils internes de durabilité comme Wüest Climate et sur notre ESG-Rating. Notre approche comprend le partage de connais­sances spécia­lisées, que ce soit par le biais de notre Wüest Academy, de séries d’évé­ne­ments publics ou de consul­ta­tions indivi­duelles.

Si vous avez des questions ou des sugges­tions sur les sujets mentionnés dans cet article, n’hésitez pas à nous contacter.

Cela pourrait également vous intéresser :
Liens complé­men­taires :