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Réduire l’empreinte carbone des logements : le grand défi de la rénovation durable 

Dernière mise à jour: 03 avril 2025

La rénovation énergé­tique et la réduction de l’empreinte carbone des logements est l’une des princi­pales ambitions de la politique de l’habitat en France. Un chantier du dévelop­pement durable à plusieurs milliards d’euros.

C’est proba­blement l’un des défis les plus impor­tants que l’espèce humaine aura à relever au 21e siècle : réduire les émissions de gaz à effets de serre. Selon le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts inter­gou­ver­ne­mental sur l’évolution du climat), la tempé­rature de l’atmosphère pourrait augmenter de 1,5°C à 2°C d’ici 2100 et causer de nombreuses catas­trophes clima­tiques. Bien consciente des enjeux environ­ne­mentaux, la commu­nauté inter­na­tionale s’est engagée lors de la COP 26, à accélérer la transition écolo­gique. 

Le bâtiment, respon­sable de 19% des émissions de gaz à effets de serre 

Dans ce cadre, le gouver­nement français s’est engagé dans une politique de l’habitat ambitieuse. En effet, à lui seul, le secteur du bâtiment est respon­sable de 19% des émissions de gaz à effets de serre. L’objectif premier est donc la réduction de l’empreinte carbone des logements et donc la rénovation massive du patri­moine bâti, public comme privé, dans un contexte de pénurie de logements (on estime qu’il en manque entre 800 000 et 1 million), de frénésie du marché immobilier depuis mi-2020 et d’inflation impor­tante avec la reprise de la crois­sance (le PIB a augmenté de 7% en 2021 selon l’Insee). 

Pour favoriser les rénova­tions massives, aussi bien du parc de logements que des bâtiments tertiaires, le légis­lateur a posé un nouveau cadre régle­men­taire avec la loi Climat et Résilience d’août 2021. D’abord, la politique fiscale a été adaptée. Ainsi, le taux de TVA a été réduit à 5,5 % (au lieu de 20%) pour les travaux de rénovation énergé­tique, qu’il s’agisse de dépenses en faveur d’éco­nomie d’énergie, d’iso­lation thermique ou d’équi­pe­ments de production d’énergie utilisant une source d’énergie renou­ve­lable.  

Ensuite, le Plan France Relance prévoit également un budget de 6,7 milliards d’euros affecté uniquement à la rénovation des bâtiments aussi bien pour les logements privés et les bâtiments publics et du parc social, que pour les bâtiments tertiaires des PME et TPE (immeubles de bureaux, plate­formes logis­tiques…). 

Bientôt plusieurs millions de logements interdits à la location 

Du côté du parc privé, le gouver­nement a l’ambition de porter le nombre de rénova­tions complètes dans le secteur du logement à 700 000 par an sur la période 2030–2050. Il vise en priorité les 7,5 millions de “passoires énergé­tiques” (classées F et G sur le Diagnostic de perfor­mance énergé­tique) du pays. Elles repré­sentent près de 17% du parc immobilier français (35 millions d’habitations).  

Les récentes annonces pour inciter les propriétaires-bailleurs à se lancer dans la rénovation (MaPri­me­Renov’, France Rénov’, DPE) entraînent déjà de nouveaux compor­te­ments chez les acqué­reurs ainsi qu’une baisse des prix sur certaines transac­tions. 

Autant de décisions qui devraient stimuler encore le marché de la transition énergé­tique, en plein boom depuis quelques années. Déjà, de nombreux emplois et de nouveaux métiers ont été créés. En 2018, le secteur employait 216 530 ETP (équiva­lents temps plein), soit une hausse de 9 % par rapport à 2016. Un phénomène qui conti­nuera de croître dans les années à venir. 

Découvrez davantage d’infor­ma­tions dans l’édition 2022 de l’Immo-Monitoring, qui propose une lecture objective du marché immobilier, basée sur des données chiffrées et des analyses factuelles.