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La crise du logement abordable perdure en France

Publiée: 05 mai 2022Dernière mise à jour : 24 avril 2025

La crise du logement perdure 

Depuis près de vingt ans, la crise du logement perdure en France, remettant en cause l’un des droits fonda­mentaux de l’individu, le « droit à un logement » décent et abordable. Pour autant, malgré les politiques publiques mises en œuvre, force est de constater qu’une grande partie de la classe moyenne française a toujours du mal à se loger. Non seulement, il y a pénurie de logements abordables dispo­nibles, mais la part des dépenses des ménages, locataires ou proprié­taires, consacrée à se loger (taux d’effort) ne cesse d’augmenter, passée de 16,1% en 2001 à 18,3% en 2013.

Sur la base d’une analyse de Wüest Partner, un ménage locataire dépensait en 2021, en moyenne 810 euros pour son logement par mois, tandis que le revenu mensuel dispo­nible s’élevait à 4 169 euros. Pour les ménages primo accédant à la propriété, la dépense se montait à 1 429 euros par mois pour un revenu mensuel dispo­nible moyen de 4 519 euros. 

Les inéga­lités d’accès au logement en France ont été exacerbées par la crise sanitaire, renforçant l’aspiration des Français à disposer d’un habitat abordable et de qualité. La crise du logement s’explique par un déséqui­libre de l’offre et de la demande. On construit trop peu et pas assez vite.  

Déséqui­libre de l’offre et de la demande  

Ce déséqui­libre est accentué par le manque de terrains construc­tibles dans les zones en tension et par la hausse des coûts de la construction en raison du durcis­sement des régle­men­ta­tions. Pour remédier à cette crise, deux axes sont privi­légiés. Le premier se situe du côté de l’offre, avec la construction de logements sociaux, des baux régle­mentés ou des dispo­sitifs encou­ra­geant la mixité sociale. L’objectif des pouvoirs publics étant de réguler les marchés immobi­liers et de limiter les pratiques abusives. Le second volet revêt une dimension sociale, avec des aides pour les foyers les plus modestes et des incita­tions fiscales pour les proprié­taires afin de « louer abordable ». Mais les solutions sont complexes à mettre en œuvre mettant en jeu des aspects régle­men­taires et des impératifs écono­miques et sociaux, qui peuvent parfois être contra­dic­toires. Dans ce contexte, la politique du logement définie au niveau local semble la plus perti­nente pour comprendre et répondre aux besoins des ménages les plus modestes, notamment dans les zones tendues. 

Ces questions sont largement développées dans l’édition 2022 de l’Immo-Monitoring, qui propose une lecture objective du marché immobilier, basée sur des données chiffrées et des analyses factuelles.