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Satis­faction en matière de logement: regard sur les évolu­tions actuelles

Dernière mise à jour: 30 October 2024

Quel est le degré de satis­faction des Suisses vis-à-vis de leur logement? Quels sont les facteurs qui y contri­buent et ceux qui génèrent de l’insatisfaction? Dans notre premier article de blog consacré à l’enquête «Immo-Barometer» 2024, nous nous penchons sur ces questions. L’enquête menée de façon régulière sur la base d’un échan­tillon repré­sen­tatif de ménages apporte un éclairage intéressant sur les principaux facteurs qui influencent la satis­faction en matière de logement et identifie les domaines où des amélio­ra­tions sont possibles.

Maintien de la satis­faction en matière de logement

La majorité des Suisses sont satis­faits de leur situation actuelle en matière de logement. Environ 47% des locataires indiquent être très satis­faits de leur logement, tandis que 46% estiment que leur situation est «assez satis­fai­sante». Par rapport à l’année précé­dente, la proportion des locataires très satis­faits a légèrement augmenté, tandis que la proportion de ceux qui se disent «assez satis­faits» a légèrement diminué. Comme l’année précé­dente, la satis­faction reste dans l’ensemble légèrement inférieure à la moyenne des valeurs de l’enquête menée depuis 2015. La satis­faction des proprié­taires est depuis toujours plus élevée. En 2024, le nombre de ménages «très satis­faits» de leur logement a toutefois enregistré un nouveau recul marginal. Leur proportion se situe donc à un niveau légèrement inférieur à celle des années 2015 à 2021.

Quel est votre degré de satis­faction actuel concernant votre appartement/votre maison ?

Figure 1


Facteurs spéci­fiques au logement: les points de satis­faction et d’insa­tis­faction

La figure 2 indique dans quelle mesure la proportion des personnes inter­rogées qui sont «assez satis­faites» ou «très satis­faites» par un facteur carac­té­ris­tique du logement a évolué en 2024 par rapport à la moyenne de 2015 à 2024. Alors que la satis­faction concernant des aspects tels que la présence ou la taille d’un balcon a légèrement augmenté, l’effi­cacité énergé­tique des espaces de vie est perçue comme nettement plus faible. Cela pourrait s’expliquer notamment par la hausse des coûts de l’énergie et une plus grande sensi­bi­li­sation au thème de la durabilité. Depuis mars 2021, l’indice national des prix à la consom­mation fait état d’une hausse continue des coûts de l’énergie dans le secteur du logement, avec une augmen­tation totale d’environ 50% sur cette période (voir figure 3).

Pour chaque point, veuillez indiquer votre degré de satis­faction par rapport à votre logement actuel.

Figure 2 – Compa­raison des résultats 2024 avec la moyenne des enquêtes réalisées de 2015 à 2024 (la compa­raison a porté sur la proportion des personnes inter­rogées qui sont assez satis­faites ou très satis­faites par rapport au critère analysé).


Les coûts du logement pèsent sur les budgets

Le degré de satis­faction relatif aux coûts du logement, qu’il s’agisse des loyers ou des intérêts hypothé­caires, a récemment diminué dans l’ensemble. Pour les proprié­taires qui ont dû refinancer une hypothèque au cours des deux dernières années, cela repré­sente des coûts supplé­men­taires consi­dé­rables par rapport à l’époque des taux d’intérêt négatifs. Par ailleurs, l’aug­men­tation des frais de remise en état, d’entretien et d’exploi­tation pèse vraisem­bla­blement sur le taux de satis­faction des proprié­taires. Environ 38% des proprié­taires inter­rogés indiquent que la part des frais de logement sur le budget du ménage a légèrement augmenté au cours des 12 derniers mois, et pour 13% d’entre eux, cette part a même fortement progressé. Pour les locataires, les coûts ont également augmenté, parfois de manière signi­fi­cative, en raison de la hausse du taux d’intérêt hypothé­caire de référence et de la tension sur le marché locatif. Plus de la moitié des locataires font état d’une augmen­tation de leurs frais de logement au cours des 12 derniers mois. Ces coûts plus élevés ont certai­nement eu un impact sur la satis­faction des locataires et des proprié­taires en matière de logement.

Indice des prix à la consom­mation (IPC) et évolution des loyers

Figure 3


Évolution contrastée des facteurs liés au cadre de vie

En ce qui concerne les facteurs environ­ne­mentaux, on constate généra­lement que le schéma des valeurs de satis­faction est resté très similaire à la moyenne des dix dernières années. Ces valeurs sont cependant souvent un peu plus basses. Tant les locataires que les proprié­taires se disent en revanche nettement plus satis­faits de l’offre cultu­relle dispo­nible dans les environs. Cela pourrait être attribué à un effet post-pandémie, étant donné que l’accès aux manifes­ta­tions cultu­relles, concerts et musées avait été fortement restreint. En revanche, les personnes inter­rogées sont beaucoup moins satis­faites du taux d’impo­sition communal. Mais il est probable que cette évolution soit davantage liée au budget des ménages, déjà mis à mal par l’inflation et l’aug­men­tation des coûts du logement, qu’à une hausse effective de l’impôt.

Pour chaque point, veuillez indiquer votre degré de satis­faction en lien avec votre logement actuel.

Figure 4 – Compa­raison des résultats 2024 avec la moyenne des enquêtes réalisées de 2015 à 2024 (la compa­raison porte à chaque fois sur la proportion des personnes inter­rogées qui sont assez satis­faites ou très satis­faites par rapport au critère défini).

Le souhait de déménager reste élevé

Sur le long terme, la tendance à vouloir déménager, surtout en tant que souhait latent, reste élevée. La proportion des personnes inter­rogées qui ne souhaitent pas du tout déménager reste relati­vement faible. Parmi les locataires, seuls 36% excluent un déména­gement dans un avenir proche alors qu’entre 2015 et 2024, ce chiffre dépassait les 40% en moyenne. La proportion des proprié­taires inter­rogés qui ne souhaitent pas du tout déménager est actuel­lement d’environ 68%, ce qui est nettement inférieur à la moyenne enregistrée depuis 2015 (75%). Le nombre de personnes inter­rogées qui n’ont pas l’intention de déménager, mais qui ne l’excluent pas non plus catégo­ri­quement, a augmenté. Une expli­cation possible à cela pourrait être les prix élevés de l’immobilier. Aujourd’hui, le prix de vente d’un appar­tement en PPE est supérieur d’environ 25% à il y a cinq ans, et celui des maisons indivi­duelles d’environ 24%, ce qui rend la vente plus intéres­sante (voir les indices des prix de transaction).

Laquelle des affir­ma­tions suivantes s’applique le mieux à vous et à votre ménage ?

Figure 5


On observe aussi une légère augmen­tation du groupe de locataires qui excluent un déména­gement par rapport à l’année précé­dente, contrai­rement à la tendance à long terme. Même s’il ne faut pas en tirer de conclu­sions hâtives, il existe des raisons tout à fait plausibles pour expliquer cette évolution. Premiè­rement, la satis­faction des locataires en matière de logement a légèrement augmenté par rapport à l’année précé­dente. Deuxiè­mement, le taux de l’offre a encore baissé de 10,7% par rapport à l’année précé­dente pour ne plus s’élever qu’à 3,8% au 2e trimestre 2024 dans toute la Suisse, et le nombre de logements vacants a encore reculé en 2024 (voir Logements vacants : dernières évolu­tions et chiffres clés). Et troisiè­mement, les loyers ont fortement augmenté (cf. figure 3, indice hédoniste des loyers de l’offre). Il est vrai que de nombreux logements proposés à la location bénéfi­cient d’un niveau de qualité supérieur et sont en meilleur état, ce qui explique les prix plus élevés. Mais trouver un nouveau logement compa­rable qui ne soit pas plus cher que le logement existant s’avère difficile dans les condi­tions actuelles du marché. Nous avons abordé ce point en détail dans l’édition de printemps de l’Immo-Monitoring de cette année.

On pourrait consi­dérer cette diminution de la tendance à vouloir déménager comme une exception pour le moment. Il n’est cependant pas exclu qu’à l’avenir, des facteurs écono­miques rendent la décision de déménager plus difficile et que la volonté de déménager des locataires diminue encore.

Conclusion

La majorité des personnes vivant en Suisse sont actuel­lement satis­faites ou très satis­faites de leur logement. Et ce, bien que des facteurs écono­miques tels que la hausse des coûts de l’énergie et des prix du logement aient légèrement affecté la satis­faction générale par rapport aux années précé­dentes. Paral­lè­lement, la tendance à vouloir déménager est légèrement plus élevée. Toutefois, la situation actuelle du marché devrait empêcher dans de nombreux cas un changement effectif de logement et limiter la mobilité résiden­tielle. Cela se reflète dans le taux de déména­gement qui, selon l’Office fédéral de la statis­tique, était de 9,9% en 2022 (taux moyen d’emménagement en Suisse), soit environ 4% en dessous de la moyenne des dix dernières années (déména­ge­ments – Office fédéral de la statis­tique). Certes, la satis­faction et la mobilité résiden­tielle n’ont pas été affectées de façon signi­fi­cative jusqu’à présent, mais la situation pourrait se détériorer dans les années à venir si le manque de logements neufs persiste, à moins que l’offre de logements ne soit nettement plus impor­tante.

Dans les prochains articles de cette trilogie de blogs consacrés à l’enquête «Immo-Barometer», nous aborderons les thèmes de la situation et des aspira­tions de la jeune génération en matière de logement, ainsi que du logement des seniors.

L›«Immo-Barometer» de Wüest Partner
L›«Immo-Barometer» est une enquête nationale sur la satis­faction et les besoins en matière de logement, que Wüest Partner a également réalisée en 2024 avec le soutien de la Société suisse des proprié­taires fonciers (HEV) et de l’Asso­ciation suisse de l’éco­nomie immobi­lière (SVIT Suisse). Environ 1000 ménages repré­sen­tatifs de la Suisse romande et aléma­nique sont inter­rogés en détail sur leur situation actuelle en matière de logement et sur leurs éventuels projets de changement. L’«Immo-Barometer» est une étude de longue durée réalisée pour la première fois en 1988 et qui est menée au moins tous les deux ans depuis lors.

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