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La crise du logement abordable perdure en France

05.05.2022

Roof, Window, Symbol

La crise du logement perdure 

Depuis près de vingt ans, la crise du logement perdure en France, remettant en cause l’un des droits fondamentaux de l’individu, le « droit à un logement » décent et abordable. Pour autant, malgré les politiques publiques mises en œuvre, force est de constater qu’une grande partie de la classe moyenne française a toujours du mal à se loger. Non seulement, il y a pénurie de logements abordables disponibles, mais la part des dépenses des ménages, locataires ou propriétaires, consacrée à se loger (taux d’effort) ne cesse d’augmenter, passée de 16,1% en 2001 à 18,3% en 2013.

Sur la base d’une analyse de Wüest Partner, un ménage locataire dépensait en 2021, en moyenne 810 euros pour son logement par mois, tandis que le revenu mensuel disponible s’élevait à 4 169 euros. Pour les ménages primo accédant à la propriété, la dépense se montait à 1 429 euros par mois pour un revenu mensuel disponible moyen de 4 519 euros. 

Les inégalités d’accès au logement en France ont été exacerbées par la crise sanitaire, renforçant l’aspiration des Français à disposer d’un habitat abordable et de qualité. La crise du logement s’explique par un déséquilibre de l’offre et de la demande. On construit trop peu et pas assez vite.  

Déséquilibre de l’offre et de la demande  

Ce déséquilibre est accentué par le manque de terrains constructibles dans les zones en tension et par la hausse des coûts de la construction en raison du durcissement des réglementations. Pour remédier à cette crise, deux axes sont privilégiés. Le premier se situe du côté de l’offre, avec la construction de logements sociaux, des baux réglementés ou des dispositifs encourageant la mixité sociale. L’objectif des pouvoirs publics étant de réguler les marchés immobiliers et de limiter les pratiques abusives. Le second volet revêt une dimension sociale, avec des aides pour les foyers les plus modestes et des incitations fiscales pour les propriétaires afin de « louer abordable ». Mais les solutions sont complexes à mettre en œuvre mettant en jeu des aspects réglementaires et des impératifs économiques et sociaux, qui peuvent parfois être contradictoires. Dans ce contexte, la politique du logement définie au niveau local semble la plus pertinente pour comprendre et répondre aux besoins des ménages les plus modestes, notamment dans les zones tendues. 

Ces questions sont largement développées dans l’édition 2022 de l’Immo-Monitoring, qui propose une lecture objective du marché immobilier, basée sur des données chiffrées et des analyses factuelles.