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Réduire l’empreinte carbone des logements : le grand défi de la rénovation durable 

25.05.2022

Indoors, Room, Lobby

La rénovation énergétique et la réduction de l’empreinte carbone des logements est l’une des principales ambitions de la politique de l’habitat en France. Un chantier du développement durable à plusieurs milliards d’euros.

C’est probablement l’un des défis les plus importants que l’espèce humaine aura à relever au 21e siècle : réduire les émissions de gaz à effets de serre. Selon le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), la température de l’atmosphère pourrait augmenter de 1,5°C à 2°C d’ici 2100 et causer de nombreuses catastrophes climatiques. Bien consciente des enjeux environnementaux, la communauté internationale s’est engagée lors de la COP 26, à accélérer la transition écologique. 

Le bâtiment, responsable de 19% des émissions de gaz à effets de serre 

Dans ce cadre, le gouvernement français s’est engagé dans une politique de l’habitat ambitieuse. En effet, à lui seul, le secteur du bâtiment est responsable de 19% des émissions de gaz à effets de serre. L’objectif premier est donc la réduction de l’empreinte carbone des logements et donc la rénovation massive du patrimoine bâti, public comme privé, dans un contexte de pénurie de logements (on estime qu’il en manque entre 800 000 et 1 million), de frénésie du marché immobilier depuis mi-2020 et d’inflation importante avec la reprise de la croissance (le PIB a augmenté de 7% en 2021 selon l’Insee). 

Pour favoriser les rénovations massives, aussi bien du parc de logements que des bâtiments tertiaires, le législateur a posé un nouveau cadre réglementaire avec la loi Climat et Résilience d’août 2021. D’abord, la politique fiscale a été adaptée. Ainsi, le taux de TVA a été réduit à 5,5 % (au lieu de 20%) pour les travaux de rénovation énergétique, qu’il s’agisse de dépenses en faveur d’économie d’énergie, d’isolation thermique ou d’équipements de production d’énergie utilisant une source d’énergie renouvelable.  

Ensuite, le Plan France Relance prévoit également un budget de 6,7 milliards d’euros affecté uniquement à la rénovation des bâtiments aussi bien pour les logements privés et les bâtiments publics et du parc social, que pour les bâtiments tertiaires des PME et TPE (immeubles de bureaux, plateformes logistiques…). 

Bientôt plusieurs millions de logements interdits à la location 

Du côté du parc privé, le gouvernement a l’ambition de porter le nombre de rénovations complètes dans le secteur du logement à 700 000 par an sur la période 2030-2050. Il vise en priorité les 7,5 millions de “passoires énergétiques” (classées F et G sur le Diagnostic de performance énergétique) du pays. Elles représentent près de 17% du parc immobilier français (35 millions d’habitations).  

Les récentes annonces pour inciter les propriétaires-bailleurs à se lancer dans la rénovation (MaPrimeRenov’, France Rénov’, DPE) entraînent déjà de nouveaux comportements chez les acquéreurs ainsi qu’une baisse des prix sur certaines transactions. 

Autant de décisions qui devraient stimuler encore le marché de la transition énergétique, en plein boom depuis quelques années. Déjà, de nombreux emplois et de nouveaux métiers ont été créés. En 2018, le secteur employait 216 530 ETP (équivalents temps plein), soit une hausse de 9 % par rapport à 2016. Un phénomène qui continuera de croître dans les années à venir. 

Découvrez davantage d’informations dans l’édition 2022 de l’Immo-Monitoring, qui propose une lecture objective du marché immobilier, basée sur des données chiffrées et des analyses factuelles.