Performance énergétique des bâtiments résidentiels
21 novembre 2024
Pour atteindre les objectifs climatiques ambitieux, il est nécessaire de prendre les bonnes mesures et de les coordonner efficacement dans le temps. Cela requiert une base de données étendue et détaillée. Les données mesurées de consommation énergétique des bâtiments présentent l’avantage d’être précises, spécifiques et immédiatement exploitables. Elles permettent aux propriétaires et aux investisseurs de prendre des décisions informées, d’améliorer l’efficacité énergétique de manière ciblée, de réaliser des économies et de contribuer efficacement à la protection du climat.
Pour établir des benchmarks fiables de la consommation réelle d’énergie, mesurée en kilowattheures (kWh), des bâtiments résidentiels suisses, Signa-Terre et Wüest Partner ont analysé les données de consommation de plus de 10 000 bâtiments résidentiels, représentant une surface de référence énergétique d’environ 18 millions de mètres carrés. Les données ont été anonymisées afin qu’aucun bâtiment ou propriétaire ne puissent être spécifiquement identifiés.
La collecte des données commence par une visite du site
Le processus de collecte et de traitement des données de Signa-Terre débute par une visite technique des propriétés. Les compteurs sont identifiés, des concepts de mesure sont élaborés et des clés de répartition énergétique sont définies, servant de base solide pour une comptabilité énergétique précise. Le respect de normes internationalement reconnues, telles que l’ISAE 3000 Type 2, lors de la collecte et du traitement des données, assure une grande fiabilité.
Pour un benchmarking pertinent, les données de consommation sont normalisées par rapport à la surface de référence énergétique (SRE), exprimées en kilowattheures par mètre carré et par an (kWh/m²a). Cette normalisation permet une comparaison directe entre différents bâtiments résidentiels et fournit des informations précieuses sur la performance actuelle et le potentiel d’amélioration.
Calcul des quantités d’équivalents CO₂
Pour calculer les valeurs d’émissions basées sur les indices de consommation effectivess d’un bâtiment résidentiel, la consommation réelle d’énergie (mesurée en kWh) est d’abord ajustée en fonction des conditions climatiques pour harmoniser les données et les rendre comparables. Cet ajustement climatique est effectué selon la norme SIA 380:2022, annexe F, également utilisée par la Real Estate Investment Data Association (REIDA). Ensuite, la consommation d’énergie corrigée est multipliée par le facteur d’émission correspondant, qui dépend de la source d’énergie utilisée. Ce facteur d’émission décrit la quantité d’équivalents CO₂ (CO₂eq) émise par unité d’énergie consommée. Les facteurs sont régulièrement mis à jour et sont alignés sur les bases méthodologiques de REIDA.
Les valeurs d’émissions résultantes indiquent les émissions de gaz à effet de serre (en kilogrammes de CO₂eq) découlant de la consommation d’énergie. La classification des émissions de CO₂ dans les différents scopes suit la méthodologie du Greenhouse Gas Protocol (GHGP).
Principaux résultats
- L’intensité énergétique moyenne des bâtiments étudiés, pondérée par la surface de référence énergétique (SRE), est de 119,2 kWh/m²a.
- L’intensité des émissions des objets étudiés est de 19,3 kg équivalent CO₂ par mètre carré et par an (kg CO₂eq/m²a).
- Les émissions de Scope 1 (émissions directes issues des combustibles) dominent largement avec une intensité d’émission pondérée de 17,2 kg CO₂eq/m²a, surpassant de loin les émissions de Scope 2 (émissions indirectes de gaz à effet de serre provenant de l’énergie achetée). Les émissions directes sont donc la principale source de rejet de CO₂, ce qui est conforme aux attentes étant donné la forte proportion de combustibles fossiles (71,5%).
- L’intensité énergétique moyenne des bâtiments varie considérablement en fonction du type de propriétaire. Les biens immobiliers détenus par des particuliers ou des family offices présentent l’intensité énergétique moyenne la plus élevée, avec 127,6 kWh/m²a.
- Cela indique que ces groupes de propriétaires possèdent généralement des bâtiments plus anciens, moins optimisés sur le plan énergétique. Cela peut s’expliquer par un manque de moyens financiers ou par une insuffisance de connaissances face à des réglementations de plus en plus complexes. Il convient également de noter que la pression réglementaire sur ces propriétaires n’est pas (encore) aussi forte que pour les investisseurs institutionnels.
- À l’autre extrémité du spectre se trouvent les fondations immobilières et les coopératives, qui affichent l’intensité énergétique la plus faible avec 109,8 kWh/m²a—un signe fort de l’engagement de ces types de propriétaires en faveur de bâtiments durables et énergétiquement efficaces.
- L’intensité moyenne des émissions (Scopes 1 + 2) varie de 14,8 kg CO₂eq/m²a pour les fondations immobilières et les coopératives à 22,3 kg CO₂eq/m²a pour les particuliers et les family offices.
- Des études antérieures, telles que celles menées par REIDA, ont analysé des données réelles de consommation d’énergie et d’émissions. La comparaison avec ces études révèle que les valeurs obtenues ne sont pas identiques, ce qui peut s’expliquer par plusieurs hypothèses : composition et taille de l’échantillon, répartition géographique et approches méthodologiques.
Immo-Monitoring
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