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Etude : Marché immobilier résidentiel français

14 novembre 2023

L’affaiblissement du marché immobilier résidentiel se poursuit au 1er semestre 2023 et laisse présager un recul historique.

  • Le rapport semestriel de Wüest Partner sur le Marché immobilier résidentiel français 2023 examine les dix plus grandes villes de France en matière de construction neuve, de l’ancien et de la location. Il confirme la très nette baisse du secteur résidentiel. 
     
  • Le nombre des transactions atteint 1, 2 millions fin juin 2023 sur une période de 12 mois glissants, soit une chute de 14 %. Ce recul s’explique par le contexte économique peu favorable et la forte hausse des taux d’intérêt. La conséquence est une faible augmentation des prix du neuf et de l’ancien, avec une hausse de 5,1 % et 3,1 % respectivement. La croissance des loyers de 1,3 % est presque cinq fois inférieure à l’inflation.  
     
  • Le rebond des logements collectifs dans la plupart des villes ne compense pas le net recul des permis de construire, moins 11,4 %.                                        
     
  • La baisse du nombre de transactions pourrait atteindre 20 % sur l’ensemble de l’année 2023, marquant ainsi le plus fort recul enregistré depuis 50 ans. 

Un contexte économique morose 

Avec une croissance du PIB estimée à 0,6 % en 2023, la France se situe en dessous de la croissance européenne de 1 %. En revanche, en matière d’inflation, elle se porte mieux, avec un taux de 5,9 % en juin, soit 0,5 point de moins que la moyenne de la zone euro. Cette situation impacte la consommation des ménages, dont l’indice de confiance recule de 11,3 % entre janvier et avril 2023 par rapport à l’année précédente. 

Le relèvement rapide du taux directeur de la Banque centrale européenne, fixé à 4 % à la mi-septembre, soit le double depuis janvier, impacte fortement la capacité d’achat immobilier des ménages. Cela bride également l’investissement des entreprises privées qui diminue de 0,4 % au premier trimestre 2023. 

 Construction et logements neufs : une situation très contrastée 

Environ 30.000 permis de construire sont délivrés par mois au premier semestre 2023, un niveau très inférieur à celui de la période précédant la pandémie. Le pic observé au troisième trimestre 2022, qui s’est avéré être un phénomène passager, s’explique par l’anticipation de la réglementation RE 2020. Celle-ci est entrée en vigueur en janvier 2022, imposant des normes plus contraignantes aux logements neufs. Au total, le nombre de permis délivrés recule de 11,4 % au premier trimestre par rapport à la même période de  l’année précédente. 

Malgré le ralentissement de la demande de logements neufs, les prix de vente ont augmenté de 5,1 % en 2022, suite logique de la hausse des coûts de construction. Les prix se stabilisent cependant fin 2022, laissant prévoir un retour à la normale. 

En réponse à la très forte demande de logements abordables, la majorité des grandes villes connaît un fort regain du nombre de logements collectifs autorisés : 33 % en moyenne, avec une pointe à Marseille de 77 %. Seules Lyon et Montpellier accordent moins d’autorisations qu’en 2022. 

En ce qui concerne les projets de logements collectifs effectivement commencés, la situation est inversée : huit villes connaissent une baisse de 25 % en moyenne par rapport à l’année précédente. Cependant, Lyon et Nice sont en progression spectaculaire, avec respectivement 57 % et 122 % de projets lancés. 

Pour ce qui est des logements individuels, l’évolution des permis accordés est plus équilibrée. Quatre villes ont délivré plus de permis qu’en 2022, avec une hausse moyenne de 16 % à Paris, Lyon, Marseille et Toulouse. En revanche, les six autres villes connaissent une forte diminution des permis autorisés, avec une baisse moyenne de 40 %. Quant aux projets réellement initiés, sept villes affichent une baisse de 33 % en moyenne, alors que Bordeaux, Lyon et Lille voient leur niveau augmenter de 60%. 

 Logement ancien : forte baisse du nombre de transactions 

Comme mentionné précédemment, 1 069 000 biens ont été vendus en mars 2023 sur les 12 mois précédents, chiffre très nettement inférieur à ceux d’avant 2020. Selon la FNAIM, cette baisse qui perdure depuis 2021 pourrait se maintenir tout au long de l’année, ce qui la ferait passer en dessous du seuil symbolique du million de ventes. 

En fin d’année, la baisse pourrait atteindre jusqu’à 20 %, une diminution aussi forte n´ayant pas été observée depuis 50 ans. Le rapport de Wüest Partner confirme ces chiffres : huit villes ont connu une baisse du nombre de transactions de 11 % en moyenne, seules Paris et Nice ont échappé à la règle avec une légère augmentation de 2,9 et 1,5 %. 

Les prix, eux, n’ont que faiblement évolué : plus 2,1 % pour les appartements et 3,1 % pour les maisons dans toute la France. Toutefois, à Paris et à Lille, les prix ont reculé de 3,2 % et de 2,9 %. Dans les huit autres villes, la croissance moyenne est de 2,4 %, avec des taux de croissance quasi-stagnants, inférieurs à un pour cent à Bordeaux, Lyon, Nantes et Toulouse. 

 Logements locatifs : hausse largement inférieure à l’inflation 

Tandis que les loyers n’ont augmenté que de 1,3 % en 2022 dans l’ensemble de la France et avec une inflation à 5,9 %, les propriétaires verront leurs revenus locatifs réels diminuer de presque 5 %. Deux villes enregistrent une hausse des loyers, Nice, avec + 5 % et Rennes, + 2,6 % entre mai 2022 et mai 2023. 

Les villes ayant subi les plus fortes baisses de loyers sont Lyon, -4,6 %, et Paris, -3,6 %. À Bordeaux, Lille et Montpellier les baisses se situent entre 2 et 1,2 %. Cette tendance peut surprendre en période de forte inflation, mais elle s’explique en partie par l’encadrement des loyers mis en place et par un mouvement de déplacement vers la périphérie des grandes agglomérations. Les locataires quittent les centres urbains, recherchant des loyers plus modérés, une évolution rendue possible par la large diffusion du télétravail. 

La croissance démographique et les coûts de financement en hausse de la propriété maintiendront la demande de logements locatifs à un niveau élevé en 2023. Même si la majorité des grandes villes multiplient les projets de logements collectifs, ceux-ci mettront quelques années avant de se matérialiser et de relâcher la tension sur le marché locatif. 

 Télécharger le rapport intégral de Wüest Partner : Marché immobilier résidentiel français 2023​ 

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