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Disparités territoriales du taux de logements vacants

06 juin 2018

Triangle, First Aid, Symbol

Favorisé par un rythme de construction soutenu, le taux de logements vacants est en forte hausse en Suisse. De 0.97% en 2013, le taux est remonté à 1.47% en 2017 (source : OFS). Cette statistique à l’échelle suisse masque toutefois des disparités spatiales considérables entre les communes centres des agglomérations et leur périphérie, mais aussi des disparités entre les cinq grandes agglomérations du pays (Zurich, Bâle, Genève, Lausanne et Berne). Cette brève analyse, basée sur la typologie des espaces urbains de l’OFS, a pour but de mettre en évidence ces particularités.

Taux de logements vacants plus important dans les espaces périphériques

La typologie des espaces urbains de l’OFS classifie l’ensemble des communes suisses sur 7 espaces distincts (cf. carte OFS). En projetant le taux de logements vacants sur ces différents espaces, un gradient centre-périphérie se dessine (cf. figure ci-dessous) : le taux s’élève ainsi de 0.98% pour les communes centres à 1.98% pour les communes rurales, alors que les centres régionaux situés en dehors des grandes agglomérations (Payerne, Porrentruy, Langenthal, Sursee etc.) ont un taux des vacants qui atteint même 2.21%.

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Cette observation met ainsi en évidence l’attractivité des communes centres des agglomérations urbaines pour l’habitat, et elle révèle aussi la part importante des logements vacants dans les espaces périphériques. Afin de soutenir l’offre de logement dans les hyper-centres déjà largement bâtis, les densifications ponctuelles (surélévations, extensions) sont des réponses particulièrement adaptées à cette situation et des opportunités intéressantes pour les propriétaires d’immeubles d’habitations dans la mesure où les règlements de construction les y autorisent.

Une analyse centre-périphérie du taux de logements vacants à l’échelle des 5 grandes agglomérations suisse apporte des éléments complémentaires sur les disparités spatiales de cet indicateur :

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De grands projets pour combler les vacants sur l’arc lémanique

On observe en effet des différences importantes dans le taux des vacants des 5 grandes agglomérations : avec 0.6%, Genève et Lausanne affichent un taux de vacants inférieur aux agglomérations alémaniques (Bâle=0.8%, Zurich=0.9%, Berne=1.3%). Les écarts sont particulièrement marqués en dehors des communes centres, où l’on observe notamment un taux de vacants autour de 1% dans les couronnes périphériques des agglomérations romandes, alors qu’il atteint 1.5% dans la couronne de Zurich et près de 2% à Berne.

En comparaison suisse, le besoin en logement sur l’arc lémanique demeure ainsi à un niveau élevé, notamment en raison du retard accumulé dans le développement des grands projets. Ce besoin devrait néanmoins se combler rapidement au cours des 5 prochaines années avec la construction et la mise en exploitation de nouveaux quartiers offrant un nombre important de logements, que ce soit à Genève (Les Vergers, Les Sciers, Adret Pont-Rouge, Communaux d’Ambilly, l’Etang etc.), dans l’Ouest lausannois (Oassis, Parc du Simplon, les Cèdres, Renens-Gare, Malley-Gare etc.), ou en ville de Morges (Quartier des Halles, Ilôt Sud, Prairie Nord et Eglantine). L’écart de taux de vacants avec les agglomérations alémaniques va se combler, il pourrait même s’inverser à moyen terme.

Vous trouverez de plus amples informations dans l’article de blog «Appartements: analyse de l’offre et de la durée d’insertion».